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Extraits de Trop de pétrole
! (Seuil 2007) ; fin du chamitre VIII ; pp221-222
Le cadre étant
fixé, vive l’initiative individuelle !
La préoccupation au
sujet de l’effet de serre se
diffuse et se renforce. L’annonce et la réalité d’une
politique publique, avec
un but, avec un « impôt climat » et la
hausse programmée du prix de
l’énergie, rendront le consommateur et le contribuable
conscients, non
seulement du problème, mais aussi des efforts à faire
pour y répondre.
Sur ce registre de la sensibilisation
et de
l’éducation, le rôle de l’Education nationale est
important, bien sûr, celui
des médias aussi, mais l’Etat et les collectivités
territoriales veilleront à
« ne pas trop en faire » : les
Français sont des gens adultes et
n’aiment pas trop que les Pouvoirs publics leur disent ce qu’il faut
penser ni
où est le bien et où est le mal.
Néanmoins l’Etat a parmi ses
responsabilités
générales de faire en sorte que l’information
délivrée soit exacte, autant que possible,
qu’il s’agisse du service
public de radio et de télévision ou de l’information
donnée par un fournisseur
à un client ou par un propriétaire à son
locataire, là où la loi parle de
« loyauté des annonces ». Cette
responsabilité de l’Etat trouve ici à
s’exercer particulièrement, tellement les annonces qui invoquent
la lutte
contre l’effet de serre sont nombreuses, insistantes et parfois plus
qu’approximatives. Mais, là aussi, à vouloir rendre
obligatoires trop
d’informations, on créerait des rentes de situation et on
alourdirait les
coûts, surtout si l’on veut que ceux qui délivrent
l’information ou ceux qui en
vérifient l’exactitude soient agréés par l’Etat.
Le cadre étant ainsi
fixé et connu, les prix à la
consommation finale de l’énergie – fioul, gaz, carburant et
électricité - étant
déterminés à l’avance par la volonté de
l’Etat indépendamment du prix du
pétrole, les règles d’attribution des subventions ou
autres incitations
publiques étant simples et publiées, l’initiative
privée, multiple et
imaginative, pourra se donner libre cours car ce qui freine surtout
l’initiative, ce ne sont pas les obstacles, c’est d’abord
l’incertitude.
Il est
impossible de prévoir ce qui se passera alors. Il se peut que
l’on aille vers
quelque chose qui ressemble à l’un des tableaux de ressources et
d’emplois de
l’énergie présentés au chapitre 2 ; mais il
se peut aussi que l’évolution
soit différente ; dans ce cas, elle sera meilleure. Il se
peut par exemple
que le travail se rapproche du logement, notamment par le
développement du
télétravail, que des véhicules urbains très
économes conquièrent le marché, que
les gens se mettent à préférer massivement les
transports en commun, diminuant
beaucoup la consommation d’énergie pour le transport. Tant
mieux ! Il ne
s’agissait pas ici de faire une prévision qui prétendrait
être exacte mais de
montrer une évolution possible, pour inviter à s’engager
dans le mouvement.
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