Une réunion du Club
des annales des mines sur la confiance, le 28 mars 2002
Notes et commentaires de H. Prévot
La réunion du Club des annales des mines sur la
confiance a porté sur deux cas : les traders et internet.
P. N. Giraud a fait une courte intervention intéressante
où il a distingué le cas où le nombre de parties
prenantes est très grand et celui où il est très petit.
Dans le second cas, comme tout le monde se connaît et se surveille,
tout le monde sait que la sanction en cas de trahison de la confiance est
radicale (le fautif est exclu et ne peut plus travailler), ce qui préserve
la confiance, au moins tant que l'éventuel fautif veut continuer
à travailler. P. N. Giraud poursuit en disant que lorsque les protagonistes
sont très nombreux, ils peuvent être représentés
par des organes intermédiaires en petit nombre (les instances de
certification ou d'accréditation par exemple) ; on se retrouve dans
la configuration précédente qui "force" les organes à
agir de façon fiable. Ainsi, il n'y aurait pas besoin de tiers.
Commentaires : il serait utile de creuser cela car
il y a quelques paradoxes : la théorie libérale dit en effet
que le marché conduit à un optimum si le nombre des parties
prenantes est très grand et si chacune d'entre elles est si petite
qu'elle n'a aucun effet sur le marché ; c'est une condition de la
"liberté" individuelle si chère à Hayek. Et, même
dans le cas d'un petit nombre, la référence à un tiers
de dernier recours est sans doute nécessaire.
Autre chose : on a beaucoup parlé de réputation
à cette conférence. Je me suis fait la remarque suivante
: pour sauver sa réputation, Boussac essayé de sauver son
entreprise quitte à y laisser toute sa fortune ; les traders prennent
grand soin de leur réputation pour sauver leur fortune. Dans un
cas la valeur de référence est la réputation, dans
l'autre c'est le gain financier. J'ai aussi entendu que pour renforcer
la confiance, il fallait augmenter la sécurité alors qu'en
réalité on doit augmenter la sécurité parce
que la confiance fait défaut - et continuera de faire défaut.
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