L’économie des autoroutes électrifiées
On esquisse à la fin de la note une comparaison avec une autre façon de diminuer les émissions de CO2 : mieux isoler les bâtiments exitants. L'autoroute électrifiée s'en sort très favorablement ! L’évaluation économique d’une option technique se fait en comparant les dépenses correspondant à cette option et celles qui correspondent à une autre option. Ici, on ne compare pas le fret routier au fret ferroviaire mais deux options de transport sur route : la situation actuelle et le transport par camions hybrides sur autoroute "électrifié".
Les dépenses rendues nécessaires par l’option « autoroute électrifiée » L’équipement de l’autoroute Un surcoût des camions : pantographe et double motorisation La consommation d’électricité La taxe intérieure de consommation sur le transport, TIC ex TIPP Les dépenses évitées La consommation de carburant, TIC comprises. Ramené au kilomètre parcouru, le coût de l’électrification de l’autoroute dépend du trafic total ; le surcoût d’un camion hybride dépend de la distance que ce camion parcourt sur une autoroute électrifiée. La taxe intérieure – ex TIPP sur le carburant pétrolier Si l’on considère que la taxe intérieure permet de financer les coûts externes générés par le transport, elle doit être proportionnelle non pas à la quantité d’énergie consommée mais à la distance parcourue, indépendamment du type d’énergie motrice. Le coût du CO2 évité Le coût du CO2 évité par une décision est ce que l’on dépense en plus pour diminuer la consommation d’énergie fossile. Cette augmentation de dépenses dépend directement du prix payé pour l’énergie fossile, ici le carburant pétrolier supposant que l’électricité est produite sans émissions de CO2. Il n’est donc pas commode de parler du coût du CO2 du transport par camions hybrides, comparé au transport tel qu’il est fait aujourd’hui. Au prix actuels du pétrole, un coût du CO2 de 100 €/t est correct. Il existe un prix du carburant tel que les dépenses du transport sur autoroute électrifiée ne seraient pas supérieures aux dépenses d’un transport classique. Voici les résultats de quelques jeux d’hypothèses Pour équiper l’autoroute : 1 million d’euros par kilomètre Nombre de camions hybrides empruntant la voie électrifiée : 1000 par jour en moyenne sur l’année Surcoût du camion hybride : 50 000 € Consommation de carburant liquide : 35 l aux 100 km Prix de l’électricité : production, transport et distribution : 140 €/MWh Distance parcourue par un camion hybride sur une autoroute équipée : 50 000 km par an Taxe sur le transport : la même par kilomètre parcouru pour le gazole et pour l’électricité. Elle est de 0,43 €/l pour le carburant liquide donc de 0,11 €/kWh pour l’électricité. Le transport hybride serait alors aussi intéressant que le transport classique si le prix du gazole était de 1,75 €/l. Alors, le coût du CO2 évité serait nul. Si la taxe sur le transport était proportionnelle non pas aux distances parcourues mais à la quantité d’énergie consommée, le transport hybride deviendrait intéressant avec un gazole à 1,45 €/l. Si le prix du gazole est de 1,3 €/l, le coût du CO2 évité est de 175 € par tonne de CO2. Il est de 105 €/tCO2 si le camion parcourt 100 000 km/an sur une autoroute électrifiée.
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