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Commentaires sur la Stratégie nationale bas carbone et sur la neutralité carbone qu'elle recherche le cas des logements existants Pourquoi le projet de SNBC obligerait à dépenser entre 14 et 50 milliards d'euros sans effet sur les émissions de CO2 Le ministère de l'environnement a publié en décembre 2018 un projet de SNBC - stratégie nationale basse consommation. Le document de synthèse permet de dresser un tableau croisé de consommation d'énergie par secteur de consommation et par type d'énergie. Connaissant la consommation d'électricité, il est possible de faire des hypothèses sur le parc de production et de stockage d'électricité et de calculer les dépenses de production d'électricité. Nous ne commentons pas ici les hypothèses de consommation par l'industrie (qui, tout de même, paraissent très basses) et par le transport (l'objectif de neutralité carbone obligera à dépenser environ 25 milliards d'euros par an de plus que sans cet objectif, soit environ 200 €/tCO2 évitée). Quant aux bâtiments, le projet de SNBC du gouvernement suppose qu'ils feront tous l'objet de travaux de façon à répondre aux normes d'isolation thermique BBC, bâtiments basse consommation. C'est-à-dire que leurs pertes thermiques devraient être inférieures en un an à 30 kWh par mètre carré habitable. On peut s'en étonner : l'énergie de chauffage étant produite sans émission de CO2, que ce soit par de l'électricité, de la biomasse ou de la géothermie, pourquoi faudrait-il faire de grosses dépenses pour diminuer les pertes thermiques ? Par exemple, si l'on a installé une pompe à chaleur, des travaux qui permettent de diminuer les pertes thermiques de 1 MWh par an diminueront la consommation d'électricité de 0,33 MWh. Cette électricité ne coûtera certainement pas plus de 150 €/MWh hors taxes soit, pour 0,33 MWh par an, 50 € par an. Quel est le montant d'un investissement dont la charge annuelle serait de 50 €/MWh ? Il est de l'ordre de 700 €. Il apparaît donc inutile de dépenser plus de 700 € HT pour diminuer de plus d'un MWh par an les pertes thermiques d'un bâtiment. Alors, l'examen de plusieurs situations semble montrer qu'il est inutile de diminuer les pertes thermiques de logements existants en-deçà de 160 kWh/m2/an c'est à dire cinq fois plus que la norme BBC - qui est de 50 kWh/m2/an y compris notament l'eau chaude sanitaire et l'éclairage. Si l'on considère l'ensemble des logements, dont beaucoup ont des pertes thermiques inférieures à 160 kWh/m2/an, et si l'on tient compte du nombre de logements qui seront détruits d'ici 2050, selon que les travaux d'isolation thermique seront décidés pour minimiser les dépenses ou pour respecter la norme BBC, la différence de consommation d'électricité est de l'ordre de 80 TWh. La différence de dépenses d'isolation thermique et d'équipement de chauffage est d'environ 20 milliards d'euros par an. Comme la volonté de mettre tous les bâtiments à la norme BBC ne peut pas s'expliquer par l'objectif de diminution des émissions de CO2, il se pourrait qu'elle soit justifiée par la volonté de diminuer autant que possible la consommation d'électricité. Mais pourquoi donc ? Lorsque l'on voit qui sont les plus ardents défenseurs de cette politique, on peut penser que leur but est de faire en sorte qu'on ait moins besoin d'électricité nucléaire et même que l'on puisse s'en passer complètement comme tendent à nous le faire accroire des études de l'ADEME. C'est pourqoi nous présentons ici deux tableaux croisés de consommation d'énergie, un qui correpond au projet de SNBC publié par le gouvernement et un autre avec 80 TWh d'électricité de plus pour le chauffage, et deux tableaux montrant le parc de production d'électricité pouvant répondre à la demande : si tous les bâtiments sont BBC, la production d'électricité se fait sans nucléaire ; dans l'hypothèse où l'on cherche à minimiser les dépenses d'économie et de consommation de chauffage, la production d'électricité se fait sans augmenter la capacité actuelle des éoliennes et du photovoltaïque. Les résultats : Ici, des tableaux qui montrent hypothèses et résultats Solution A : tous les logements sont "basse consommation" et l'électricité est produite sans nucléaire. La consommation finale d'énergie, y compris la chaleur pompée par les pompes à chaleur, est de 84 Mtep soit 874 TWh. La consommation finale d'électricité est 650 TWhl. Sans nucléaire, les capacités éolienne et photovoltaïque sont chacune de 180 GW ; une capacité d'électrolyse de 39 GW permet de produire l'été de l'hydrogène puis du méthane pour produire l'hiver 56 TWh. d'électricité. Les possibilités de production non utilisées directement ou indirectement pour répondre à la consommation française d'électricité sont de 130 TWh. Solution B : l'isolation et l'installation de chauffage sont choisies pour minimiser les dépenses d'économie et de consommation d'énergie de chauffage et la production d'électricité se fait sans plus d'éoliennes et de photovoltaïque qu'aujourd'hui. La capacité nucléaire est de 82 GW. Les possibilités de production excédentaires sont de 53 TWh. La solution A oblige à dépenser plus que la solution B. La différence est de 50 milliards d'euros par an, 20 pour l'isolation thermique et 30 pour la production d'électricité. Une troisème hypothèse : tout BBC et pas plus d'éoliennes et de PV qu'aujourd'hui : c'est plus cher que la solution B de 14 milliards d'euros par an : 20 milliards par an de plus pour l'isolation thermique et 6 milliards de moins pour la production d'électricité. Commentaires sur ces tableaux Les tableaux croisés de consommationd d'électricité : On s'est calé autant que possible sur les données figurant dans la synthèse de la SNBC. Les tableaux de production et consommation d'électricité C'est la première page d'une feuille de calcul qui équilibre heure par heure founrnture et consommation d'électricité. La consommation est proporitionnelle, heure par heure, à celle de l'année 2013, une année moyenne. Il en est de même du profil des productions éolienne et photovoltaïque. Les hypothèses d'efficacité et de coût de moyens de production sont celles que fait RTE pour 2030. La production à partir de biomasse est proche de celle que prévoit la SNBC. La capacité de production à partir de gaz est la différence entre la consommation de pointe et la somme des capacités garanties. Il est très probalbe qu'au moment de la pointe de consommation il y ait du vent mais ce n'est pas sûr. Par ailleurs, il est très probable que la consommation atteigne des niveaux supérieurs au maximum calculé sur la pointe de consommation de l'année 2013. La capacité de production à partir de gaz ainsi calculée par le modèle est donc voisine de ce dont on aurait besoin, soit en France, soit à l'importation. |