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page ouverte en mars 2022
Au sujet de la sécurité d'aprovisionnement en énergie
Quelques réflexions

On ne prétend pas ici aborder tous les aspects de la question !

Voir la page sur la prospective de l'énergie      Le cas de l'électricité  

La sécurité stratégique
 
Il y a longtemps que l'on pouvait êre sérieusement préoccupé par notre sécurité d'aprovisionnement en énergie et, plus précisément, par la politque russe.
On peut voir entre autres
Le premier et le dernier chapitre de  "Trop de pétrole !" (Seuil, 2007)
L'article La nouvelle géostratégie du carbone (Esprit, juin 2010) : des extraits (2 pages) et l'article complet ;
La note brève "Dans ce monde incertain, une stratégie pour notre souveraineté énergétique"
D'abondantes notes prises à la lecture de l'excellent livre "Dans la tête de Poutine" de Michel Eltchaninooff -Solin, Actes Sud 2015 



Comment nous risquons fort de manquer d'une énergie qui, pourtant, est surabondante

Si elle veut lutter efficacement contre le réchauffement climatique, l'humanité ne manquera pas de charbon, de pétrole et de gaz. Les pays consommateurs peuvent néanmoins en manquer car  les pays exportateurs de gaz ou de pétrole produits à bas coût ont intérêt à s'entendre, comme ils le font dans l'OPEP+, pour restreindre leurs exportations et faire monter les prix ; en conséquence un impôt sur le CO2 dans les pays consommateurs doit tenir compte des prix à l'importation du gaz et du pétrole. Pour réduire la consommation de fioul, de gaz et de carburant, le montant d'un impôt sur le CO2 devrait être ajusté pour élever progressivement leurs prix à la cnsommation finale indépendamment des prix mondiaux du gaz et du pétrole



Diversifier les sources d'approvisionnement  et faire des stocks stratégiques

Distinguer le cas du pétrole (les bateaux peuvent à tout moment changer de destination en cours de voyage) et celui du gaz (lorsqu'il est transporté par gazoduc).

La crise sur le gaz russe qui commence fin 2021 met à jour l'imprudence consternante de la politique de l'Union européenne et de certains de ses états membres.

Les stocks de gaz et de produits pétroliers ne dépassent pas quelques mois de consommation. Les stocks d'uranium peuvent fournir plusieurs années de production d'électricité nucléaire. L'électricité se stocke très difficilement : les capacités sont faibles et les coûts élevés.

La sécurité énergétique dépend aussi de l'approvisionnement en matériaux critiques, dont les éoliennes et le photovoltaïque sont gros consommateurs.

Augmenter le potentiel de production nationale

- électricité nucléaire : par exemple, remplacer nombre pour nombre les réacteurs actuels par des réacteurs plus puissants
- éolienne  et photovoltaïque, sous réserve de l'approvisionnement en métaux coûteux : ces installations peuvent être implantées plus vite que le nucléaire.
- la bioménergie : il serait possible d'augmenter les surfaces dédiées aux cultures à vocation énergétique : cultures intermédiaires, moins de cultures pour l'alimentation du bétail (si les Français mangent moins de viande), moins d'exportations de produits alimentaires dans les pays en développement lorsque ces exportations concurrencent une production locale.
- gaz de schistes : autoriser la recherche et l'exploration. ; envisager l'exportation de gaz de schistes vers d'autres pays de l'Union européenne.

La sécurité d'approvisionnement en électricité

Pour répondre à tout moment à la demande, il est de toute façon nécessaire (quelles que soient les capacités nucléaire, éolienne et photovoltaïque)  d'avoir une capacité de production à partir de gaz de plusieurs dizaines de GW (gigawatts). Le gaz peut être du gaz fossile, du biométhane, du méthane de synthèse et peut-être, plus tard, de l'hydrogène.

Les moyens de stockage, la flexibilité de la production des lacs et des fleuves, la flexibilité de la consommation contribuent aussi à la sécurité d'aprovisionnement en diminuant le besoin de capacité de production pilotable. Dans quelle mesure ? La  réponse n'est pas évidente. Elle dépend beaucoup de la part d'énergie éolienne et photovoltaïqe et aussi du profil de l'activité éolienne. Le logiciel SimelSP3 permet d'y répondre.

On peut voir ici une étude  avec plusieurs hypothèses de capacité nucléaire 


La stabilité de fréquence est assurée par l'inertie des masses tournantes couplées au réseau électrique. Il n'est pas du tout certain qu'elle puisse être préservée par des moyens électroniques.

Selon leur structure, les réseaux électriques sont plus ou moins vulnérables aux attaques cybernétiques.

Pour se préserver des incidents de fonctionnement, il faut avoir une capacité de production de réserve - probablement 10 à 15 GW, selon les recommandations de l'ASN (autorité de sûreté nucléaire). Il peut s'agir de capacités de production à partir de gaz.

Par ailleurs, l'organisation de la production et de la vente d'électricité doit être fondamentalement revue de sorte que le prix payé par les consommateurs reflètent les coûts complets de la production de façon à orienter efficacement les décisions d'investissement.

La sécurité d'approvisionnement en énergie : ce qui relève de l'Union européenne et ce qui relève des Etats   - voir ici : l'Europe, le monde

En deux mots : la sécurité d'approvisionnement en énergie est une condition essentielle de la sécurité publique ; elle relève donc de la responsabilité des Etats  selon le traité et comme le rappelle la jurisprudence de la Cour de Luxembourg.

L'Union européenne peut être très efficace pour mener des actions communes qui renforcent la sécurité ; elle peut aussi organiser la solidarité entre les Etats telle que eux-ci l'auront décidée.