Appelons par
convention
"climato-sceptiques" ceux qui, pour une raison ou pour une autre,
contestent les conclusions des accords de Paris à savoir :
il est très
important de diminuer les émissions mondiales de CO2 pour
éviter des
perturbations atmosphériques et une hausse du niveau de la mer
qui causeraient
de graves dommages à l’humanité. Répondant à cette définition, il y a une grande diversité :
2- ceux qui disent que la hausse de température fait partie des fluctuations climatiques normales 3- ceux qui nient que la hausse de la concentration dans l’atmosphère du CO2 soit due aux émissions « anthropiques », c'est-à-dire causées par l’activité humaine 4- ceux qui nient qu’une augmentation de la concentration de CO2 dans l’atmosphère puisse être la cause d’une hausse de température, celle-ci ne pouvant être causée, directement ou non, que par une modification de l’activité solaire : dit simplement, ceux-là affirment que « l’effet de serre n’existe pas » 5- ceux qui estiment que l’augmentation de la concentration de CO2 dans l’atmosphère a des effets favorables largement supérieurs aux méfaits qu’on lui impute 6- ceux qui disent qu’une hausse moyenne de température est bénéfique. 7- ceux qui affirment que les dépenses supplémentaires qu’il faudrait faire pour diminuer les émissions de CO2 pénaliseront lourdement le développement des pays pauvres 8- ceux qui affirment que, ne pouvant pas être parfaitement sûr des effets des émissions de CO2, le plus sage est de supposer qu’ils seront supportables. 9- et bien d’autres encore.
Benoît
Rittaud (le mythe climatique) Claude Allègre Quelques
mots à l’adresse des différentes catégories
de climato-sceptiques
2- les
fluctuations de la
température sont aujourd’hui très rapides ; il
n’existe pas de modèle qui
rende compte de l’évolution récente des
températures en supposant qu’il n’y a
pas d’effet de serre ; les récentes études ont
montré que les fluctuations
solaires ne pouvaient pas l’expliquer 3- dès
la troisième « vérité
qui dérange », on nous affirme que le CO2 émis
par l’activité humaine ne
peut pas être à l’origine de la hausse de la concentration
de CO2 dans l’atmosphère
puisqu’il disparaît en moins de cinq ans. C'est confondre
durée de résidence dans l'atmosphère d'une
molécule de CO2 émise par l'homme et durée de
l'effet de l'émission d'une molécule de CO2 par l'homme ;
cela mérite un développement
particulier. 4- la
réalité de « l’effet
de serre » : je passe sur le fait que des
climatosceptiques ont fortement
déclaré que, l’expression « effet de
serre » étant inappropriée, le
CO2 n’a pas d’effet sur la température ; c’était
pousser le nominalisme un
peu loin ! Cet argument n’est plus utilisé. Je ne
démontrerai pas ici l’effet
de serre et je ne discuterai pas les argumentations à allure
scientifique qui
le nient car je ne les comprends pas vraiment. Néanmoins une
présentation faite par Jean-Louis
Dufresne et Jacques Treiner me
convient
bien. 5- la hausse
de concentration
de CO2 est peut-être la cause d’une plus grande production
végétale ; mais
celle-ci dépend aussi du régime des eaux, qui sera
très perturbé avec nous
dit-on des risques de graves sécheresse 6- Nous, en
France, pourrons
supporter les effets directs d’une hausse de température ;
le sort des
populations qui seront affectée peut nous laisser
indifférents, sauf si elles
décident de venir chez nous en très grand nombre 7- Quant aux
dépenses, pour
répondre aux besoins d’énergie il faudra de toutes
façons des investissements
colossaux. Pour diminuer les émissions de CO2, il faudra
dépenser davantage ;
mais la différence représente quelques pourcents
seulement du PIB. Le coût
dépend des moyens qui seront utilisés. Si le coût
est de 4 % du PIB, un PIB
mondial de 1000 aujourd’hui, au lieu d’atteindre, sans se
préoccuper de
diminuer nos émissions, 2400 dans trente ans (une augmentation
de 3 % pendant
30 ans), atteindra 2300 (2400 moins 4 % de 2400). Cela sans tenir
compte des
dommages ou des bénéfices du changement climatique ou du
fait qu’on l’aura
évité. Ce n’est pas la moindre croissance du PIB qui peut
créer des
difficultés. C’est l’énorme transfert d’investissements
et d’activités d’une
technique vers des techniques différentes. 8- Quant
à l’incertitude sur
les effets des émissions, elle est inévitable. Il n’est
certes pas nécessaire
de se référer au pari de Pascal ni au principe de
précaution pour conclure, au
vu des coûts et des risques, qu’il vaut mieux « faire
gaffe ». Pour
ce qui est de la France, il suffit de constater qu’il y a
identité entre la
baisse des émissions de CO2 et le renforcement de notre
sécurité d’approvisionnement
en énergie.
La hausse de la concentration de CO2 ne peut pas être due aux émissions anthropiques puisque les molécules de CO2 anthropiques disparaissent de l’atmosphère en moins de cinq ans.
Le CO2
atmosphérique est
formé surtout avec du carbone 12. Il existe aussi des
molécules formées avec du
carbone 13. Notons les 12CO2 et 13 CO2. Les végétaux
préfèrent le 12CO2. Le CO2
anthropique vient de végétaux. Il est donc un peu plus
riche en 12CO2 que le
carbone tellurique ou cosmique. L’ensemble des émissions
anthropiques étant de même
ordre de grandeur que le stock de CO2 avant le début de
l’ère industrielle, ces
émissions doivent faire sentir leurs effets sur le rapport entre
12CO2 et 13
CO2. A partir d’analyses isotopiques, les auteurs de « 22
vérités qui
dérangent » calculent que les molécules
anthropiques ne résident dans l’atmosphère
que moins de cinq ans. Or le GIEC dit que les émissions de CO2
durent cent ans.
C’est bien la preuve que le GIEC ment ! Ces auteurs poursuivant
leur
raisonnement expliquent que l’augmentation de la quantité de CO2
atmosphérique
est due à une émission depuis les océans qui
elle-même, selon une loi physique
simple, est directement liée à la température de
l’océan. Les émissions de CO2
par l’activité humaine n’ont donc qu’un effet mineur sur les
teneurs en CO2 de
l’atmosphère, qui s’expliquent essentiellement par
l’activité solaire. Il y a
à mon avis dans ce raisonnement
une erreur majeure ! Je ne suis
pas scientifique.
J’ai seulement la culture scientifique acquise dans notre chère
école
polytechnique où j’ai été particulièrement
sensible à la physique et la
chimie statistiques, celles qui invitent à se mettre à la
place des particules. On y apprend
que tout
équilibre en milieu liquide ou gazeux ou à l’interface
entre phases est le
résultat macroscopique d’un nombre astronomique de
réactions entre ces
particules prises généralement deux à deux,
parfois trois à trois. Certaines zones océaniques sont,
macroscopiquement, émettrices de
CO2, d’autres en absorbent mais, en
tout endroit, une molécule de CO2 qui vient
toucher la surface ou bien est absorbée, ou bien rebondit, ou
bien est échangée
contre une autre. Avant les
émissions
anthropiques il y avait un équilibre du CO2 dissout et du CO2
atmosphérique, cet
équilibre était à la fois en teneur et en
composition isotopique. Les émissions
anthropiques modifient non seulement les teneurs mais aussi le rapport
12CO2/13CO2 atmosphérique donc créent un
déséquilibre
isotopique avec le CO2 océanique. Les échanges à
la surface tendront à retrouver
un équilibre. C'est-à-dire que les molécules
atmosphérqiues en C12 qui seront remplacées par
une molécules en C13 sont plus nombreuses que l’inverse. Ces
échanges
diminueront donc la quantité der 12CO2 dans l’atmosphère. Si
non e vero...
Encore une fois je ne suis pas scientifique mais il est certain que
Camille
Veyres fait comme si la durée de l’effet
d’une émission de CO2 anthropique sur la concentration du
CO2 atmosphérique
était égale à la durée de
résidence de
cette molécule dans l’atmosphère. Il n’a pas
tenu compte de la
remarque que je lui ai faite. On le comprend car cela ruinerait un des
piliers de
la thèse dont il se fait le théoricien. Lorsqu'un
scientifique ou un commentateurs qui traite de cela dit que la
moitié
du CO2 émis par l’activité de l’homme est absorbée
et que l’autre moitié reste
dans l’atmosphère durant cent ans, c'est une façon de
parler. Difficulté de se
faire comprendre du plus grand nombre. D’ailleurs,
j’ai remarqué qu’un
climatologue bien connu, dans une réunion publique
récente, a dit effectivement
que « le CO2 reste cent ans dans
l’atmosphère » et s’est corrigé mezzo
voce en disant que "l’effet
d’une émission de CO2 dure cent ans". |