Mise à jour de l'article paru dans la revue de l'énergie en février 2004 - octobre 2009 L'article paru dans la revue de l'énergie de février 2004 montre qu'il est possible avec des techniques connues de diviser par trois les émissions françaises de gaz carbonique d'origine fossile en supposant la consommation d'énergie est à peu près stabilisée. Plus de cinq ans après la parution de cet article, le tableau des ressources et des emplois de l'énergie qu'il commente continue d'apparaître vraisemblable. Mieux, les hypothèses qui paraissaient un peu hardies sont de plus en plus acceptées comme pertinentes. Les possibilités de production de biocarburant : On peut estimer que les hypothèses de biomasse sont un peu optimistes ; mais, pour une quantité donnée de biomasse, il sera techniquement possible de produire ces quantités de biocarburant que ce que prévoyait cet article et même davantage. Le chiffre de 22 Mtep de biocarburant est d'ailleurs adopté aujourd'hui comme une hypothèse plausible dans d'autres réflexions à long terme. Voir ici Par ailleurs, il faut noter que nous n'avons pas tenu compte des émissions de gaz à effet de serre qui accompagnent la production de biocarburant. Mais en utilisant la plante entière et dans le cas où cette plante est une plante pluriannuelle qui demande peu d'engrais, ces émissions sont très faibles - pour 20 Mtep, elles seront de 1 ou de 2 MTC. Elles seront encore plus faibles si l'on apporte de la chaleur extérieure et de l'hydrogène d'origine nucléaire. Les possibilités de propulsion électrique des véhicules hors rail L'hypothèse d'un véhicule à propulsion électrique équipé d'une batterie qui donne une autonomie de 30 à 60 km environ et qui est rechargeable soit sur le secteur soit avec un moteur thermique embarqué dans le véhicule est de plus en plus considérée comme une solution d'avenir. On peut même dire que c'est une nouvelle coqueluche. IBM nous laisse entrevoir des batteries qui permettraient une autonomie de 600 km ; mais d'autres nous disent que les batteries lithium-ion risquent d'exploser ; d'autres attirent l'attention sur le risque de manqque de lithium. L'hypothèse que, sur un tiers des distances parcourues, l'énergie d'origine soit de l'électricité fournie par le secteur est donc plus que vraisemblable. Il se peut que dans trente ans on ne produise plus que des véhicules électriques. Les batteries serviront de stock tampon d'électricité. Le véhicule hybride a tout de même l'avantage d'avoir deux sources d'énergie dont une, le carburant, set excellente pour stocker l'énergie. Le véhicule n'utilisera pas l'électricité du secteur pendant les heures de pointe, ce qui devrait lui permettre de bénéficier de tarifs d'électricité très favorables (tarif tempo ou ce qui en tiendra lieu). La consommation de chaleur dans le bâtiment - voir l'étude de J. Orselli, du CGPC Le tableau des ressources et des emplois fait l'hypothèse d'une diminution de la consommation pour le chauffage des bâtiments et l'eau chaude de 12 %. Depuis, des réflexions menées notamment au conseil général des ponts et chaussées montrent à quel point il serait difficile de diminuer la quantité d'énergie de chauffagedes bâtiments existants : il est possible d'isoler les combles, là où ce n'est pas encore fait ; lorsqu'il faut remplacer la chaudière, on achètera une chaudière plus efficace mais on ne hâtera pas l'achat d'une chaudière pour cel ; là où il faut remplacer des vitrages, on pourrait mettre des vitres peu émissives, mais, là non plus on ne hâtera pas le remplacement des vitres. Compte tenu de l'augmentation des surfaces de logement, une diminution de 10 % en vingt ans serait déjà un beau résultat ; au-delà il est prudent de considérer que la consommation ne diminuera pas. La loi dite "grenelle 1" veut rendre obligatoires par des normes d'isolation thermique des baisses de consommation dans le bâtiment dont personne n'a calculé le coût. Mais il est probable que l'intense effort de la profession permettra de réduie les coûts. L'article de la Revue de l'énergie ne mentionne pas un procédé de chauffage qui pourrrait connaître un certain développement : le chauffage par pompe à chaleur, la source froide étant de l'eau réchauffée par le sol, soit dans des conduites à un mètre sous sol soit dans un pieu enfoncé à quelques dizaines de mètres. A quantité de chaleur constante, l'énergie achetée serait divisée par trois et cette énergie est de l'électricité. Si le fioul et vendu 950 €/m3 - ce qui est l'hypothèse de ce scénario - et si le prix de l'électricité est calculé sur le prix de revient de l'électricité nucléaire, cette solution de pompe à chaleur sera économique ; dans les bâtiments qui sont déjà équipés d'un chauffage central au gaz ou au fioul, le chauffage pendant les périodes de pointe de consommation ne serait assuré que par du fioul (ou du biofioul) ou du gaz, ce qui pourrait permettre de bénéficier de tarifs d'électricité très favorables. Cette solution sera donc adoptée chaque fois qu'elle sera techniquement possible. Voir l'étude de Jean Orselli On peut ainsi prévoir une diminution de la consommation de l'énergie consommée tout en maintenant constante la quantité d'énergie délivrée dans les bâtiments. La production d'électricité "sans carbone" Si l'on préfère que la production d'électricité nucléaire augmente moins vite que la consommation d'électricité, les études qui sont intensément menées dans le monde sur la séquestration du gaz carbonique laissent prévoir qu'il sera possible de produire pour pas trop cher de l'électricité ou de la chaleur pour réseaux de chaleur à partir de charbon en séquestrant le gaz carbonique. L'équilibre du tableau de ressources-emplois d'énergie peut donc être conservé comme plausible. Mais il ne s'agit, bien sûr, que d'un ensemble cohérent d'hypothèses parmi bien d'autres : chacun peut établir son propre jeu d'hypothèses ; on peut penser par exemple que la consommation d'électricité par les véhicules et par des pompes à chaleur sera supérieure et que la consommation total d'énergie pour la chaleur dans les bâtiments sera inférieure. Utilisez "la machine à faire des tableaux" que nous proposons ici ; elle calcule automatiquement les émissions de gaz carbonique et la capacité de production d'électricité sans carbone. retour à l'article de la Revue de l'énergie retour à la feuille d'accueil |