Quelques aspects techniques
Retour à la page d'accueil De l'hydrogène ? Oui - pour hydrogéner les produits issus de la biomasse Il convient de distinguer l'hydrogène matière
première
chimique et l'hydrogène vecteur d'énergie "sans
carbone". L'hydrogène, produit industriel intermédiaire Dans les processus industriels, l'hydrogène sera de
plus en plus
utilisé, par exemple dans les aciéries (pour la
réduction
directe, procédé qui supprimera le gaz carbonique
actuellement
émis), dans la chimie, la pétrochimie, la conversion de
la
biomasse en liquide ou encore pour liquéfier et fluidifier des
pétroles
de plus en plus lourds et pour obtenir un combustible ou un carburant
liquide
à partir du charbon. L'hydrogène sera aussi très
utile
pour enrichir les gaz de sunthèse issus de la
gazéfication
de la biomasse de façon à utiliser tout le
carbone
organique sous forme d'hydrocarbure liquide ou de méthane. Il
est
donc intéressant de mettre au point des procédés
de
production d'hydrogène sans émission de gaz carbonique,
que
ce soit à partir d'eau et d'énergie nucléaire ou,
si l'on peut séquestrer le gaz carbonique, à partir de
charbon
et d'eau. Mais comme vecteur d'énergie "sans carbone", par
exemple pour les véhicules, l'utilité de
l'hydrogène
ne nous apparaît pas avant - disons - soixante ou cent ans. Voici
pourquoi. Pour utiliser l'hydrogène dans les transports sans émissions de carbone fossile, le greffer sur du carbone organique Transporter de l'hydrogène est une façon de transporter de l'énergie ; d'autre part, son utilisation par des piles à hydrogène embarquées sur des véhicules permet d'éviter, non seulement les émissions de gaz carbonique (si l'hydrogène est produit sans émission) mais encore toute pollution locale (oxydes d'azote ou autres). Que penser alors d'une distribution d'hydrogène sous forme de gaz hydrogène, par conduite, par bouteilles sous pression ou sous forme liquide ou de toute autre façon ? Techniquement tout cela est possible ; mais c'est extrêmement onéreux et les risques de fuite et d'explosion sont grands. Par ailleurs cela supposerait de créer tout une infrastructure complètement différente de celle qui existe aujourd'hui pour la distribution de carburants liquides ou gazeux. Il existe une autre façon de transporter de l'hydrogène sans émettre de gaz carbonique d'origine fossile : enrichir en hydrogène les gaz de synthèse issu de la gazéification de la biomasse. En effet le rapport Hydrogène/Carbone dans la biomasse, quelle qu'elle soit, est inférieur à 2 alors que ce rapport est de 2 dans un hydrocarbure utilisé comme carburant et de 4 dans le gaz naturel c'est à dire le méthane. Cela veut dire que, sans apport d'hydrogène, il n'est pas possible d'utiliser tout le carbone organique sous forme d'hydrocarbure liquide ; cela veut dire aussi que si l'on apporte encore plus d'hydrogène, la quantité de méthane produite avec une certaine quantité de carbone organique a un pouvoir thermique encore supérieur à celui de l'hydrocarbure liquide produit à partir de la même quantité de carbone organique. Avec 100 tonnes de matières organique "sèche",
il est
possible, sans apport d'hydrogène (mais avec apport de chaleur
extérieure),
de produire 30 tonnes de carburant liquide, soit 30 tep (tonnes
d'équivalent
pétrole) ; alors, on n'utilise pas tout le carbone organique
sous
forme d'hydrocarbure. Avec un apport d'hydrogène, on peut
produire
45 tep sous forme de carburant liquide : non seulement on utilise alors
le pouvoir thermique de l'hydrogène qu'on a ajouté mais
encore
on utilise complètement le carbone organique disponible. Si on
augmente
encore la quantité d'hydrogène, on pourra former du
méthane
; cela n'augmente pas la quantité de carbone organique
utilisé
mais chaque atome de carbone, avec les quatre atomes d'hydrogène
qui l'entourent, transporte plus d'énergie que chaque atome de
carbone
avec deux atomes d'hydrogène. Il est possible d'introduire de
l'hydrogène dans les conduites de gaz jusqu'à une
proportion de 10 %. Une autre façon
commode
de transporter de l'hydrogène : sous forme de carburant liquide
jusqu'aux moteurs de véhicules ou sous forme de méthane
(c'est
à dire de "gaz naturel"), dans moteurs ou comme source de
chaleur,
en greffant l'hydrogène sur du carbone organique.
Contre la pollution en ville, la propulsion électrique des véhicules L'hydrogène présente l'avantage de ne pas polluer, ce qui est particulièrement appréciable en ville.Cela ouvrira-t-il le marché des véhicules à hydrogène ? Il existe une autre méthode pour ne pas créer de
pollution
locale : la propulsion électrique. Avec le progrès des
batteries,
il est prévisible que se développeront des
véhicules
dont l'autonomie sur batterie pourrait être de 50 km, avec des
batteries
qui se rechargent rapidement. Il est difficile de prévoir le
prix
de revient de tels véhicules mais on sait déjà que
leur coût est très largement inférieur au
coût
de production et de distribution de l'hydrogène. Conclusion Avec une quantité de matière organique qui permettrait de parcourir 100 km en utilisant un biocarburant produit par gazéification et synthèse sans apport de chaleur ni d'hydrogène, il serait possible de parcourir 200 km sans apport d'hydrogène mais avec un apport de chaleur extérieure, de parcourir 300 km en utilisant un biocarburant liquide produit avec apport d'hydrogène et 500 km (chiffre à valider) en utilisant du méthane produit à partir de cette même quantité de matière organique en apportant encore plus d'hydrogène. Si le prix à la consommation finale du carburant augmente, ce prix permettra d'abord de payer du biocarburant, d'abord sans addition d'hydrogène puis avec apport d'hydrogène pour mieux utiliser la biomasse, puis des véhicules bi-énergie (carburant liquide) bien avant de pouvoir financer le coût d'une distribution de gaz hydrogène et la mise au point d'une nouvelle motorisation (piles à hydrogène). Mais les consommateurs pourraient préférer des modes de transport qui consommeront beaucoup moins de carburant ou qui seront propulsés à l'électricité : transports en commun et véhicules bi-énergie (alimentés et par de l'électricité et par du carburant). Nous aurons donc besoin d'hydrogène ; mais cet
hydrogène
ne sera pas transporté et distribué sous forme de gaz
hydrogène
. Cela semble assez sûr en Amérique
et en Europe,
continents où les terres agricoles ou sylvicoles sont vastes.
Mais
je ne sais pas ce qu'il en est en Asie. Si les possibilités de
culture
de biomasse sont très limitées, il se peut que
l'hydrogène
ait sa place - sauf si son prix de revient a comme conséquence
de
diminuer la demande d'énegie pour le transport... Inutile de dire qu'il nous paraitrait assez étrange de produire de l'hydrogène à partir de la biomasse ; assez étrange car au contraire, la biomasse devrait être enrichie en hydrogène ! - un hydrogène tiré de l'eau. - voir
ici la technique
du biocarburant. |
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