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Bienvenue
aux lecteurs de
l'article "coût de la diminution de la capacité
nucléaire"
paru dans la Revue de l'énergie de janvier février 2018
Les
hypothèses retenues pour évaluer les
capacités et les dépenses de production et de stockage
d'électricité
et les principaux résultats La plupart des données d'entrée sont les mêmes dans tous les cas de figure. Celles qui changent sont : les capacités nucléaire, éolienne et PV ; celles de l'électrolyseur qui fait de l'hydrogène pour produire du méthane puis de l'électricité ; la capacité des Step ; le volume maximum de déplacement de consommation avant récupératoin ; la production à partir de sources thermiques renouvelables. Toutes les autres se retrouvent sur ce tableau qui montre l'ensemble des données et les principaux résultats du jeu d'hypothèses suivant : consommation d'aujourd'hui, pas d'éolienne ni de photovoltaïque Dans l'article on a retenu l'hypothèse des scénarios publiés par RTE, c'est à dire une consommation constante d'ici 2050 - on peut ici s'étonner que RTE ait retenu cette hypothèse car il serait plus raisonnable de prévoir une augmentation de la consommation de 50 % - cf..ici Deux hypothèses sur la consommation d'électricité - la consommation est égale à celle de 2015 Dans les tableaux suivants chaque colonne correspond à un jeu d'hypothèses ou "scénario" - Pas d'éoliennes ni de photovoltaïque - Pas plus de 50 % nucléaire - 80 % de sources renouvelables - au sujet de la stabilité du réseau, voir ici - 90 % de sources renouvelables - au sujet de la stabilité du réseau, voir ici - la consommation est supérieure de 50 % à la consommation de 2015 cette hypothèse n'a pas été présentée dans l'article paru dans la Revue de l'énergie. On verra ici - un scénario sans éolienne ni photovoltaïque - un scénario 80% EnR. On utilise ici les hypothèses de coût du nucléaire, des éoliennes et du photovoltaïque proposées par RTE. "80% EnR" obligerait à dépenser chaque année 32 milliards d'euros de plus que sans éoliennes ni photovoltaïque - voir ici Au sujet des batteries J'explique dans l'article pourquoi je ne retiens pas les batteries comme un moyen de stockage de masse permettant de compenser les fluctuations de la production éolienne et PV. Or RTE dans une étude récente envisage un développement "massif" des capacités de stockage par batteries. Voici ici des commentaires sur l'utilité et l'inutilité des moyens de stockage d'électricité La simulation permet de démontrer qu'il est vain de compter sur le stockage d'électricité pour rendre éoliennes et photovoltaïque moins coûteux qu'une solution sans éolienne ni photovoltaïque.
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Pour la stabilité du réseau l'accès de l'éolien et du photovoltaïque est limité car ces modes de production sont très fluctuants et n'ont pas l'inertie mécanique des machines tournantes qui garantit la stabilité de la fourniture d'électricité à l'échelle de la fraction de seconde. Dans les scénaro 80% renouvelables et 90 % renouvelables on a supposé ici que les limites d'accès des intermittentes au réseau auront pu être sinon abolies du moins repoussées. Si elles étaient maintenues comme elles sont aujourd'hui, une bonne partie de la production intermittente devrait être mise en stock ou transformée en hydrogène puis en gaz pour pouvoir fournir de l'électricité de façon maîtrisée. Mais cela ne règlerait pas complètement l'absence d'inertie. |
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Consommation
d’aujourd’hui
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La
consommation d’énergie et d’électricité en 2050 -
hypothèses proches du scénario Négatep Le
scénario Négatep a été
élaboré par l'association Sauvons le climat. On peut
trouver en passant par ici un
tableau
synoptique de Négatep en 2050 Si
les prix à la consommation finale de fioul, de
gaz et de carburant augmentent, la consommation de ces produits
diminuera car
les consommateurs consommeront moins d’énergie et remplaceront
ces produits par
du biocarburant, de la biomasse et, surtout, de
l’électricité produite sans
émission de CO2. Pour
les transports, si les distances parcourues
par les véhicules n’augmentent pas (alors que la population aura
augmenté de 11
%), si la consommation aux 100 kilomètres baisse de 40 %, si un
tiers du
carburant est remplacé par de l’électricité, et si
la consommation d’énergie
par les transports en commun double, la consommation sera de 26 Mtep
(millions
de teps). Pour
l’industrie, si l’on refuse l’idée qu’elle
continue son déclin, on supposera que la consommation
d’énergie ne diminue pas.
Avec l’agriculture elle sera alors de 32,4 Mtep Dans
le bâtiment, il faut se donner une limite de
coût. S’il est possible de respecter le plafond d’émission
de CO2 avec du fioul
à 1500 € par mètre cube TTC, des travaux qui diminuent la
consommation ne sont
intéressants que s’ils peuvent être financés par
les économies de fioul à ce
prix là : pour économiser 100 litres par an, ils ne
devraient pas coûter plus
de 2600 euros. La consommation d’énergie pour le chauffage des
bâtiments serait
alors de 36 Mtep (sans compter les 10 Mtep de chaleur solaire
pompée par les
pompes à chaleur). La consommation d’électricité
pour d’autres usages serait de
18 Mtep. Au
total la consommation serait de 114 millions
de tep, Ce serait une baisse de 27 % par rapport à 2015 soit une
baisse par
personne de 37 % puisque la population aura augmenté. L’électricité
aura remplacé du fioul, du gaz et
du carburant et aura d’autres usages. Elle entrera pour moitié
dans la
consommation finale soit 57,3 Mtep ou 665 TWh au lieu de 433 TWh en
2015. |
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Augmentation de 50 % de la consommation d'électricité d'ici 2050 : sans éolienne ni PV ou 80 % d'origine EnR Pour le calcul des dépenses, on a retenu les hypothèses de RTE
Avec 20 GW d'éoliennes et 10 GW de photovoltaïque, il suffirait de 97 GW nucléaire et la dépense serait de 41,6 milliards d'euros par an. |
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Sur l'utilité et sur l'inutilité des batteries
Eoliennes et photovoltaïque sont des moyens de production intermittente. Pour que la production corresponde à la demande, il faut stocker de l'électricité ou amener la demande à s'adapter à la production éolienne et solaire. On atteint vite les limites des possibilités de modification de la demande. Tous les espoirs se portent donc sur le stockage. Ces espoirs sont si intenses qu'on imagine volontiers qu'ils seront rapidement exaucés. Dans la suite, je traite de la sitation en France métropolitaine. Il va sans dire que cela ne s'applique pas à des régions dépourvues de réseau électrique et qui ne disposent pas de l'électricité nucléaire. Lorsque l'électricité sert à produire de la chaleur ou de l'énergie mécanique, au lieu de stocker de l'électricité, il est plus facile de stocker de la chaleur (par exemple dans un ballon d'eau chaude) ou de remplacer l'électricité par un produit qui se stocke, gaz, fioul, carburant liquide. Ce produit qui se stocke peut d'ailleurs être produit à l'aide d'électricité ; ainsi pour l'hydrogène ou le biocarburant de seconde génération. Les moyens qui permettent de fournir de l'électricité après avoir consommé de l'électricité sont notamment les batteries, les steps, la production d'hydrogène pour produire du méthane à partir duquel sera produit de l'électricité. On peut classer ces moyens en deux catégories : ceux qui sont limités par la quantité d'énergie en stock, exprimée en GWh ; ceux qui sont limités par la capacité de consommation de l'électricité, exprimée en GW. Dans la première catégorie, les batteries et les Steps ; on y inclut aussi les possibilités de déplacement de consommation, assimilées à des batteries de rendement égal à 1 ; dans la deuxième catégorie, la production d'hydrogène pour faire du méthane puis de l'électricité, où la limite est la capacité de l'électrolyseur. Les moyens de la première catégorie sont aussi limités, mais subsidiairement, par une capacité de charge et de décharge. Les batteries sont contraintes par une autre limite : le délai entre le moment où elles reçoivent de l'électricité et le moment où elles la restituent, si l'on veut éviter de perdre trop d'énergie. Comme le rendement des moyens limités en quantité est bien meilleur que celui dont la capacité est limité en puissance (70 ou 80 % contre 20 ou 30 %), la simulation utilisée ici donne la priorité aux moyens limités en quantité. Elle rend compte des limites de capacité, en GWh ou en GW. Elle ne rend pas compte de la perte d'énergie entre la charge et la décharge. Ses résultats sont donc plus favorables aux batteries que la réalité. Les trois services rendus par les batteries - une contribution au réglage primaire : les batteries peuvent réagir très rapidement ; elles sont donc utiles pour corriger instantanément et à tout instant les débuts de déséquilibre entre la fourniture l'électricité et la demande ; pour rendre ce service, il suffit de quelques GWh et de quelques GW. - une contribution à la fourniture d'électricité lorsque la demande tend à excéder les moyens de production : cela peut arriver lorsque la consommation est particulièrement forte et aussi lorsque la production éolienne et PV est particulièrement faible. Ces moments étaient qualifiés de "pointe de consommation" ; désormais il faut parler de "pointe de la demande faite aux moyens pilotables". Le stockage peut y contribuer à condition qu'il ne soit pas vide au moment où l'on en a besoin. Ce service rendu par le moyen de stockage se mesure en GW. - utiliser les possibilités de production inemployées pour éviter qu'elles soient perdues ou très mal valorisées ; ce faisant, les possbilités de stockage diminuent le besoin de consommer de l'énergie fossile. Ce service se mesure en GWh/an ou TWh/an. La simulation ignore le premier service. Elle calcule le troisième. Quant au second, l'utilisateur doit introduire la capacité garantie par le stockage ; la simulation calcule alors la capacité de production à partir d'énergie fossile et l'ensemble des dépenses. Un exemple : On prend le cas suivant : - cf. la troisième colonne de nombres du tableau ci-dessus : consommation d'aujourd'hui ; une proportion de 80% de l'électricité est produite à partir d'énergies renouvelables ; il n'y a pas de stockage autre que les 90 GWh de Steps : la consommation accepte des déplacements limités à 60 GWh ; il existe une capacité d'électrolye de 14 GW pour produire du méthane servant à produire de l'électricité. La capacité éolienne est 126 GW. La production à partir d'énergie fossile est 24,8 TWh par an. On ajoute un moyen de stockage pouvant être intersaisonner de 100 GWh. Effets du stockage sur la consommation d'énergie fossile et sur la capacité éolienne L'effet d'une nouvelle capacité de stockage sur la consommation d'énergie fossile dépend énormément des capacités existantes, sachant que les déplacements de consommation peuvent être traités comme des moyens de stockage. Par exemple, sans déplacement de consommation une nouvelle capacité de 100 GWh (pouvant être intersaisonnière avec une rendement de 80%) diminuerait la production à partir d'énergie fossile de 8,6 TWh. Si les possibilités de déplacement de consommation avant compensation sont de 60 GWh, 100 GWh nouveaux diminueraient la production à partir d'énergie fossile de 3 TWh seulement. Dans le premier cas, 100 GWh permettraient de diminuer la capacité éolienne de 14 GW sans augmenter la production à partir d'énergie fossile ; dans le deuxième cas, de 5 GW seulement. Le déplacement de consommation est poins coûteux que les batteries. Effets du stockage sur la capacité de production à partir d'énergie fossile La diminution de la capacité éolienne n'a pas d'effet sensible sur les capacités de production garanties. En revanche un nouveau moyen de stockage peut apporter une garantie de puissance. La puissance garantie dépend de la façon dont cette capacité de stockage est gérée. Cela diminue d'autant la capacité de production à partir d'énergie fossile. Encore faut-il que la contenance du stockage soit suffisante pour que la puissance garantie puisse être délivré pendant tout le temps où le système en a besoin. Cela dépend de la forme du pic de la demande faite aux moyens pilotables. Le raport GW/GWh diminue très vite lorsque le nombre de GW augmente. Il semble qu'il devienne trop bas lorsque la capacité dépasse 5 GW. Effet du stockage sur l'ensemble des dépenses de production et de stockage Le stockage permet donc de diminuer la capacité éolienne et la capacité de production à partir d'énergie fossile (dans la lmimie indiquée plus haut). On suppoe qu'il existe une possibilité de déplacement de consommation de 60 GWh avant compensation. - Si ce stockage coûte ce que que coûteront bientôt les batteries (200 €/KWh), il ne devient intéressant que si la capacité garantie par 100 GWh est supérieure à 30 GW. - Mais la baisse du coût du stockage ne pourra jamais rendre un scénario avec éolienne et photovoltaïque moins coûteux qu'un scénario sans éolienne ni photovoltaïque. Par exemple, si le coût du stockage était divisé par cinq, 100 GWh permettrait de diminuer les dépenses d'un scénario 80% EnR de 1 à 2 milliards d'euros par an. Mais les dépenses seraient encore supérieures de 18 à 20 milliards d'euros par an à celles d'un scénario sans éolienne ni photovoltaïque si la consommation n'augmente pas, de 30 milliards d'euros par an si celle-ci augmente de 50 %. Dans
le cas où la capacité éolienne et PV serait nulle,
une batterie ne diminue pratiquement pas la production
d'électricité à partir d'énergie fossile.
Elle peut diminuer les besoins de capacités à partir
d'énergie fossile. Elle devient intéressante si le ratio
"puissance garantie en kW/capacité en kWh" est supérieur
à un certain seuil. Celui-ci est sans doute autour de 0,3.
L'efficacité d'un stockage pour mieux utiliser les moyens de production intermittentes est faible et elle diminue très vite avec la capacité du stockage. L'efficacité d'un stockage pour éviter des capacités de production à partir de fossile (installations dites "de pointe") dépend avant tout de la puissance que peut garantir une capacité de 1 MWh. Un stockage permet de diminuer les dépenses si 1 MWh apporte une puissance garantie supérieure à 0,2 MW. Cette efficacité apparente ne doit pas faire illusion : le stockage massif, même intersaisonnier, ne pourra jamais faire en sorte qu'une solution avec éoliennes et photovoltaïque soit moins coûteuse qu'une solution sans éolienne ni photovoltaïque.
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Les coûts de production
d’électricité
* valeur moyenne entre les grandes toitures et les toitures sur immeubles d’habitation
Avec les coûts RTE, si la consommation augmente de 50% une hypothèse avec 80% Enr obligerait à dépenser chaque année 32 milliards d'euros par an de plus que sans éolienne ni photovoltaïque : voir ici. |
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