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Le prix, le coût du CO2
Pratiquement, une décision prise pour éviter des émissions de CO2 amène à dépenser plus que sii l'on ne se préoccupait pas de diminuer les émissions de CO2. La différence de dépenses, ramenée à la quantité de CO2 dont l'émmission est évitée, est le coût du CO2 de cette décision. Pour calculer le coût, il faut donc calculer les dépenses supplémentaires : dépenses d'isolation thermique, surcoût d'une pompe à chaleur en comparaison à une chaudière à flamme, surcoût d'un véhicule hybride rechargeable ou électrique etc.. Il faut aussi tenir compte des économies d'énergie que ces dépenses rendent possibles ; ces économies sont directement liées, évidemment, au prix du fioul, du gaz ou du carburant payé par le onsommateur. Le coût du CO2 est donc fonction de ce que l'on dépense pour éviter une consommation d'énergie fossile et aussi du prix payé pour l'énergie fossile. Il y a un coût du CO2 par décision et par décideur. La France s'est donné comme objectif de respecter une limite d'émission de CO2. Il faudra donc prendre des décisions qui diminuent les émissions. Chacune de ces décisions a un coût du CO2. Parmi ces coûts, le plus élevé est le coût du CO2, vu de France, correspondant à la limite d'émission. Ce coût dépend des cours mondiaux du pétrole et du gaz. Or les rapports officiels (rapport Quinet du Plan, rapport Rocard préparant une loi sur un impôt CO2 et autres) et les innombrables études, thèses, contributions de tous ordres, articles dans la presse, positions de l'industrie, etc. demandent que l'Etat fixe un prix ou un coût du CO2 indépendant du prix de l'énergie fossile ! Selon ce consensus les aides publiques pour compenser ce coût, ou bien un impôt représentant ce coût, devraient donc être indépendants du prix du pétrole. On parle généralement d'un impôt de 100 €/tCO2, niveau à atteindre en dix ou vingt ans. Or, après la baisse du prix du pétrole, qui est passé de 100 dollars par baril à moins de 40, le coût du CO2, vu des consommateurs, a augmenté de plus de 100 € par tonne de CO2. Si l'on veut vraiment diminuer les émissions de CO2, il faut rendre plus chers, à la consommation, le fioul, le gaz et le carburant. C'est ennuyeux mais c'est arithémétique. Mais comment peut-on fixer le montant de cet impôt sans tenir compte des prix mondiaux du pétrole, du gaz et du charbon ? Cela fait plus de dix ans que je m'efforce de montrer cette erreur mais elle est persistante. Elle trouve son explication dans une théorie très simple, très belle - tellement simple et belle que ceux qui la connaissent ne peuvent s'en détacher alors que les conditions réelles des marchés sont très différentes de celles qui donnent à cette théorie sa simplicité et sa beauté. J'ai donc rédigé plusieurs notes et fait quelques présentations pour analyser où, précisément, se trouve l'erreur d'aiguillage qui conduit à une fausse piste. Le texte le plus complet est l'article paru dans le numéro de mars-avril 2016 de la Revue de l'énergie. Voir le dossier joint à cette page
Les effets de cette erreur malheureusement assez largement consensuelle sont sérieux : - elle empêche de recommander une hausse d'impôt lorsque le prix du pétrole baisse - elle recommande une hausse de l'impôt même en cas de forte hausse du prix du pétrole ce qui, à juste titre, ne sera pas accepté par la population - elle conduit à préconiser des aides publiques qui seront ou excessives (effets d'aubaine) ou insuffisantes - elle ne diminue en rien l'incertitude née de l'imprévisibilité des cours mondiaux (alors que la méthode que je propose crée un environnement prévisible) - elle cache le rôle et la responsabilité des pays producteurs d'énergie fossile, notamment quant à l'aide aux pays en développement, lorsque les cours mondiaux sont hauts. Voici le dossier que je vous propose - une "note brève" réditée à la fin de 2013 : une page - une contribution au débat organisé par le CAS (qui a remplacé le Plan) et le CEPII en septembre 2015 : deux pages - des planches, support d'un exposé fait à l'université d'été de Sauvons le climat et à Confrontation Europe en 2015 - le texte de l'exposé fait à l'université d'été de SLC en 2015 : 10 pages - un message adressé à une quarantaine d'économistes en juillet 2015 : 2 pages - un article paru dans la Revue de l'énergie de mars avril 2016 : "Comment associer fiscalité carbone et rente de l’oligopole pétrolier" publié avec l'accord de l'éditeur - une note brève : Dans ce monde incertain, une stratégie pour notre sécurité énergétique octobre 2021 Tout cela est exposé également dans Trop de pétrole ! et dans Moins de CO2 pour pas trop cher
- L’effet d’un impôt CO2 perçu dans le pays consommateur sur les prix mondiaux de l’énergie fossile Si les pays à bas coût de production s'enendent entre eux, ils sauront réduire leur production pour que le prix augmente jusqu'à un niveau qui rendra inutile un impôt CO2. C'est assez commode pour un pouvoir politique qui n'aurait pas le courage de créer un impôt CO2 à un niveau suffisant ! Il vaut tout de même mieux créer un impôt CO2 avant que les pays à bas coût de production ne s'entendent entre eux. A noter que, maintenant que les Etats-Unis sont à peu près autonomes en pétrole, ils n'ont aucune raison de dissuader les pays producteurs à bas coût de faire monter les prix. |
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