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- Quelles seront les négociations efficaces, pour éviter un réchauffement climatique ? Ecrit avant 2011 Pour éviter un réchauffement catastrophique, l'humanité doit laisser sous le sol la moitié des énergies fossiles accessibles à un prix que les consommateurs sont prêts à payer. Parler du double défi du réchauffement climatique et de l'épuisement des ressources est une belle sottise. Pour éviter un réchauffement catastrophique, il faut donc une intervention des Etats. Lesquels ? Ceux qui consomment l'énergie fossile ou ceux qui la produisent ? Ceux qui la consomment, bien sûr ! répond le consensus. Or il serait plus simple - donc plus probable ? - que la régulation soit faite par les pays qui produisent l'énergie fossile car une douzaine d'entre eux détiennent les trois quarts des ressources. Cela dessine la nouvelle géopolitique du carbone. Quelle sera la place de l'Union européenne ? Bien fragile. La force de la France est de savoir produire de l'énergie nucléaire. Les seuls alliés de l'Union européenne seront les pays en dévelopement qui ne disposent pas de ressources fossiles. Sur le futur équilibre mondial, voir "la nouvelle géopolique que carbone" - revue Esprit de juin 2010 ou un résumé - Les permis de CO2 : la voie ouverte à de gigantesques spéculations Ecrit avant 2011 Dans "la nouvelle géopolique que carbone" je montre pourquoi la valeur du CO2 peut être 10$/tCO2 ou 150 $/tCO2 selon le contexte. Cette valeur est directement liée au prix de l'énergie fossile, lui-même imprévisible. Si l'achat et la vente de permis d'émettre sont limités aux acteurs industriels, les marchés de CO2 peuvent réduire l'incertitude sur le coût de l'énergie qu'ils consomment. Si les permis d'émettre son "financiarisés", ils seront le support de spéculations effrénées car la régulation sera impossible. Déjà on voit des "autorités de régulation" prévoir de limiter les fluctuations du prix du CO2 ; mais comment fera-t-on la différence entre des fluctuatoins très saines (qui compensent celles du prix du pétrole) et des fluctuations sans fondement réel ? En voulant limiter les secondes, on bridera les premières. - Utiliser les "permis CO2" comme support de l'aide internationale est la voie ouverte à toutes sortes de dérives Fonder l'aide au pays en développement sur la valeur du CO2 c'est, encore une fois, monter un dispositif tel que, là où les habitants des pays développés verseront 100 pour les pays en développement, ceux-là n'en recevront que 20, la différence étant pour les opérateurs de marché et les spéculateurs. Voir ici |
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-Au sujet des coopérations dans l'Union européenne : coopérations renforcées, coopérations "spécialisées", "coopérations structurées" En simplifiant, la construction
européenne
se fait conjointement selon deux modes
: le mode communautaire, qui est fédéral, et la
coopération renforcée, ou spécialisée ou structurée, qui est une
coopération
entre Etats qui sont d'accord. Le mode de
coopération
renforcée a été introduit dans le traité de
Maastricht pour
les questions de sécurité, de défense et de
politique
étrangère et étendu par les traités
d'Amsterdam
puis de Nice mais jamais mis en oeuvre car les conditions
posées
sont trop compliquées. Avant la signature
du traité de Lisbonne, Edouard Balladur, dans un article paru
dans "Le Monde", plaidait pour des
"coopérations spécialisées" qui seraient
exactement comme les coopérations qui ont permis les accords de
Schengen, ou Airbus. Le traité de Lisbonne a institué le
mode de "coopération
structurée permanente" pour la fabication d'armement ou pour la
coopération militaire notamment. Dans l'un ou l'autre cas, il
s'agit de coopération entre quelques Etats,
décidées et menées sous l'égide de ces
Etats. Sur les sujets les plus importants qui
mettent en jeu l'ordre public, la sécurité publique, la
défense, les affaires étrangères et, de
façon générale, les "intérêts
essentiels des nations", c'est comme cela que progressera la
coopération européenne. Il en est ainsi de certains aspects de la politique de l'énergie et de lutte contre l'effet de serre, particulièrement la politique de l'électricité et la fiscalité, domaine où la Communauté européenne ne peut prendre de décision qu'à l'unanimité. Une façon de progresser est alors de trouver un accord entre quelques Etats. La Commission n'aime pas du tout le principe de coopérations entre quelques Etats, surtout si ces coopérations sont sous la maîtrise des Etats eux-mêmes ; il est d'autant plus intéressant qu'une commissaire ait elle-même suggéré que la fiscalité environnementale soit promue de cette façon. A quand
un "Schengen de l'énergie" ou une "coopération
structurée sur l'énergie" ?
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à questions controversées au quizz "Trop de pétrole" Une présentation, la table dses matières |
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- voir ausi dans Esprit, juin 2010, La nouvelle géopolitique du carbone qui développe ces idées. La lutte contre les émissions est une affaire de géostratégie qui trouvera probablement sa solution dans des négociations entre les grandes puissances dans un cadre beaucoup plus large que la lutte contre les émissions. Question : quelle sera la place de la France, de l'Union européenne dans ces négociations géostratégiques entre grandes puissances ? Copenhage, un échec ? Comment peut-on avoir pensé que B. Obama se serait engagé sans avoir l'accord de son Congrès ? L'expérience de Kyoto est suffisante sans doute. Les négociateurs se sont fait piteusement désavouer par un vote unanime du Sénat ! Qui plus est, B. Obama était sur le point de faire adopter son grand projet sur le financement de la santé ; il n 'allait pas brusquer le Congrès ! Donc, comme il l'a reconnu lui-même, son engagement est en deçà de qui sera nécessaire. Sans engagement significatif des Etats-Unis, comment la Chine pouvait-elle s'engager ? Par ailleurs, on n'est vraiment pas clair sur ce que l'on peut légitimement attendre de pays qui émettent aujourd'hui deux fois moins que l'Allemagne par exemple, comme la Chine, six fois moins comme le Vietnam. Tant que l'on n'aura pas dessiné des trajectoires de développement des pays en développement, on parlera dans le vide. J'y ai travaillé avec le Vietnam ; le décalage avec nos discours de pays riches est impressionnant. Copenhague montre aussi que la voie d'une négociation à 200 pays dont l'objet est limité à l'effet de serre n'est sans doute pas la bonne. Il sera plus efficace de faire entrer le climat dans une négociation de portée générale entre quelques pays seulement. Pour limiter les émissions, depuis la Convention de Rio en 1992 tout le monde dit qu'il faut resserrer le robinets de la demande. Il n'est pourtant pas compliqué de se rendre compte qu'il serait bien plus facile de resserrer les robinets de l'offre. Jusqu'où montera alors le prix de l'énergie fossile ? 170 $ par baril de pétrole peut-être et un prix équivalent pour le gaz et le charbon. Qui y gagnera et qui y perdra ? La Russie, l'Iran, l' Arabie saoudite seraient les grands gagnants. Pour un pays autonome, c'est indifférent. L'Inde, la Chine importent de l'énergie fossile mais détiennent des quantités considérables de charbon (ensemble 25 % des réserves). Le Brésil, les Etats-Unis sont autonomes. L'Union européenne, le Japon, les pays en développement qui manquent de ressources fossiles seraient les grands perdants en cas de régulation par l'offre. La question est donc la suivante : de quel côté penchera la position des Etats-Unis ? La régulation par l'offre est beaucoup plus facile que la régulation par la demande ; B. Obama, qui a la volonté sans doute sincère d'apaiser les tensions entre les pays, recherche probablement ce qu'il peut apporter dans la corbeille de négociations avec d'autres grandes puissances. La lutte contre l'effet de serre peut lui apporter un argument de poids qui sera apprécié à sa juste valeur de la Russie et de l'Iran. Question : quelle sera la position de l'Union Europénne, de la France dans ce rapport de force entre grandes puissances ? Il ne suffira pas de faire de beaux discours ni de prétendre donner l'exemple ! Il est prudent de se protéger des effets d'un tel arrangement. C'est à dire qu'il est prudent d'être aussi autonome que possible c'est à dire diminuer notre consommation d'énergie fossile non pas pour ralentir la hausse des températures mais pour préserver notre sécurité énergétique car notre approvisionnement en énergie risque d'être réduit - non pas à cause de l'épuisement des ressources (quelle erreur de le penser !) mais du fait de décisions politiques qui trouveront leur justification dans la lutte contre l'effet de serre. C'est une des thèses de "Trop de pétrole !" Dans "la nouvelle géopolitique du carbone" (revue Esprit, juin 2010), je développe ces idées et analyse ce que l'on entend par le "coût" ou le "prix" ou la "valeur" du CO2 dont on dit qu'elle est de 10 $/tCO2 ou de 150 $/tCO2 voire davantage et dont on veut faire le support de financements à l'échelle mondiale ! |
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