Ces notes ont été rédigées avant 2010 - elles sont par endroits complétées par une mise à jour Elles sont laissées sur ce site car elles peuvent encore être utiles - ne serait-ce que pour mémoire Dans "Trop de pétrole !"
tout ceci est présenté de façon
organisée comme dans un roman
: le monde dispose de deux ou trois fois trop d'énergie fossile
(*)
; la
régulation devra donc s'opposer au marché, elle sera donc
politique, donc sous la
responsabilité des Etats (*).
La France peut agir, même si elle est seule (*).
Cela peut ne
pas lui
coûter trop cher (*).
Elle a intérêt à agir,
même si elle est seule (*). Le
rôle de l'Etat est de dire ce qu'est une action utile et ce qui
est
inutilement coûteux et de rendre possible tout ce qui est utile ;
il existe des critères extrêment simples et
compréhensibles par tout le monde (*).
POur savoir que
faire, le prix du pétrole on s'en moque ! (*). L'Etat
dispose des moyens de la réglementation, de la fiscalité
et des
incitations qu'il utilisera ensemble ; la
technique des marchés
de
permis ne sera utilisée que lorsque les conditions de son
efficacité
seront réunies(*).
Le cas très particulier de
l'électricité : l'Etat devra fixer les capacités
et les prix (*).
Des chemins
pour passer de la situation d'aujourd'hui à la situation future.
Le
dernier chapitre situe tout cela dans la gouvernance mondiale et la
coopération européenne et préconise le même
genre de coopération que pour la fabrication d'armement, autre
sujet stratégique (*). La
conclusion a
pour titre : "Si tu veux la paix..."
car c'est bien sur ce registre qu'il faut poser et traiter la question
de la lutte contre le changement climatique. Lire ici la table
des matières et une recension. Autre question souvent posée : La France, agir seule
? Ce
n'est pas sérieux, voyons ! C'est se tirer une balle dans
les
pieds, cela ne servirait à rien etc. Bien au contraire,
c'est
possible, avantageux et c'est un préalable sans doute
nécessaire
à une coopération internationale ! Voyez-en ici la démonstration.
Le monde dispose de deux ou trois fois trop de fossile - pour plus de commentaires, lire le début de l'article par dans la Revue de l'énergie Pour éviter de grosses perturbations atmosphériques, il ne faudrait pas que la teneur de l'atmosphère et gaz carbonique dépasse 450 ou 550 ppm (parties par million). Pour cela, il ne faut pas envoyer dans l'atmosphère, au total sur cent ou deux cents ans, plus de 1000 milliards de tonnes de carbone sous forme de gaz carbonique. Or les ressources fossiles, surtout du charbon, sont de 3000 milliards de tonnes. Même si tout n'est pas accessible, on voit que, pour ne pas "pourrir" l'atmosphère, il faudra savoir laisser sous sol la moitié ou les deux tiers du carbone accessible - un peu moins si on sait séquestrer le gaz carbonique. Conséquence logique : tous ceux qui disent qu'il faut agir pour éviter une pénurie de ressources fossiles se trompent : ils ont déjà perdu la lutte contre l'effet de serre. Nous ne risquons pas la pénurie. bien au contraire, tout notre malheur vient d'une surabondance de ressources fossiles. Autre conséquence : comme il est possible de produire
du très
bon carburant à partir de charbon on ne
voit
pas pourquoi le prix du pétrole resterait durablement
au-dessus du prix qui équilibre le prix du carburant
pétrolier et celui du liquide fait à partir de charbon.
Comme le prix du charbon augmente si le prix du pétrole
aumgente, le prix d'équilibre est sans doute proche de 100 $/bl.
Certes le prix pourra dépasser ce niveau pendant
quelques
années, mais pas éternellement tant qu'il y aura du
charbon.
Or, si l'on gagne la bataille contre l'effet de serre, on n'aura
sans
doute pas besoin de produire de liquide à partir de charbon. Pour plus de commentaires, voir ici.
Pour plus de commentaires, lire le
début de l'article paru dans la Revue de l'énergie en
janvier 2004. C'est la matière du premier
chapitre
de Trop de
pétrole
! Le biocarburant - pour plus de commentaires, voir ici La production de biocarburant coûte cher mais, si l'on veut beaucoup réduire les émissions, l'élaboration d'un tableau ressources-emplois montre que l'on sera obligé d'utiliser du biocarburant. Mais aujourd'hui, on peut diminuer les émissions de gaz carbonique pour beaucoup moins cher que le biocarburant. Les chiffres de production à l'hectare dépendent
de la
technique employée. Si l'on produit de l'alcool ou de l'huile,
seule
une partie du carbone entre dans le biocarburant. Par
gazéification
et reformage on peut utiliser tout le carbone, soit comme
matière
première soit comme source d'énergie. Alors la production
de biocarburant sera de 1,5 à 2 tep nettes par hectare. Avec une
source d'énergie externe, le rendement matière peut
passer
à 3 Tep nette par hectare ; en apportant de l'hydrogène,
on pourra dépasser 4 tep nettes par hectare. Si la source
d'énergie
externe est nucléaire ou à partir de fossile avec
séquestration
du gaz carbonique, la production de biocarburant se fait pratiquement
sans
émission de carbone (seulement pour le transport, le travail du
sol et les engrais, peu de chose lorsqu'il s'agit de plantes
pluriannuelles).
Il serait possible de produire plus de 20 Mtep/an. En effet une
récente étude publiée par l'IDDRI en septembre
2009 qui montre qu'il serait possible de produire 90 Mtep de biomasse
pour du biocarburant, en améliorant les conditions
environnementales. Pour les
quantités, voir les
possibilités
de la biomasse. Mais cela consommerait beaucoup
d'électricité. Si les batteries font suffisamment de
progrès, les besoins de biocarbuarnt ne seront peut-être
pas supérieurs à 14 Mtep/an. Il sera possible de produire
beaucoup de carburant sans augmentation de la capacité
nucléaire si celui-ci est produit l'été en
utilisant les capacités de producgtion électrique
disponibles. Quant au coût de production du biocarburant, selon
une récente étude, non encore publiée (écrit
en 2010) , le
prix de revient par un procédé thermochimique serait
compris entre 90 et 100 €/hl ce qui porterait le
prix
TTC à 1,7 ou 1,8 €/l TTC
L'éolien - Voir une étude et sa présentation
résumée. Cette étude a été réalisée en février 2005. Les valeurs doivent être réactualisées mais la méthode, qui permet d'analyser l'économie des éoliennes, me paraît toujours valable. On attend d'un moyen de production d'électricité qu'il produise quand on en a besoin. Donc l'éolien n'est pas un moyen de production : il doit être associé à un autre moyen qui supplée des manques ou des excès de vent - puisque les éoliennes se "mettent en drapeau" lorsque le vent est trop fort. Ce moyen complémentaire sera d'ailleurs le moyen principal puisque le taux de disponibilité des éoliennes est de 30 % (moins encore selon l'expérience allemande). Ce moyen pourrait être l'eau des barrages ; mais dans ce cas, cette eau ferait défaut au moment des pointes de consommation ; ce n'est pas donc pas la solution. Sera-t-il une production d'électricité à partir de biomasse ? Cela coûterait très cher et il vaut mieux utiliser la biomasse à autre chose, chaleur ou bio carburant. Il ne peut donc pas y avoir d'éolien sans une production d'électricité à partir d'énergie fossile. Aujourd'hui les éoliennes françaises ne peuvent diminuer les émissions françaises qu'aux heures où le nucléaire ne suffit pas à répondre à la demande ; encore faut-il qu'alors elles tournent. Elles peuvent diminuer les émissions de CO2 depuis d'autres pays comme l'Allemagne mais seulement lorsque la capacité des interconnexions avec l'étranger n'est pas saturée dans le sens de l'exportation. Lorsque l'on programme la capacité des moyens de production d'électricité, tout dépend de savoir si l'on peut disposer de capacité nucléaire supplémentaire ou non. Tant que la capacité nucléaire ne peut pas être augmentée, des éoliennes permettront donc des économies de gaz carbonique - plutôt onéreuses puisque seulement un tiers de la production d'électricité éolienne se substitue à une production française à partir de fossile ; un autre tiers se substitue à une production étrangère à partir de fossile et un tiers à une production nucléaire. Au delà, si l'on programme
une augmentation de la capacité d'éolien, on programmera
moins de nucléaire ; programmer davantage
d'éolien
ne conduirait pas à diminuer les émissions de
gaz
carbonique. Au contraire, si la capacité est importante, il
faudra des centrales à gaz ou au charbon pour compenser les
chutes de vent. Voir une
étude (faite en 2005) et
sa présentation
résumée. voir aussi un outil
de simulation de la production
et de la consommation d'électricité (2017) L'hydrogène pour plus de commentaires, voir ici L'hydrogène n'est pas une énergie puisqu'il faut
beaucoup
d'énergie pour le produire ; c'est un support capable de stocker
et de transporter de l'énergie. Mais, là comme ailleurs
(et
bien que ce ne soit pas toujours pratiqué), il faut parler des
coûts.
La production d'hydrogène coûte cher ; le transport et la
distribution du gaz hydrogène coûtent encore beaucoup plus
cher. Mais il est possible de l'incorporer dans le "gaz naturel", c'est
à dire les réseaux de méthane, dans la limite de
10 %. Un eautre façon de
transporter
et distribuer de l'hydrogène pourrait être, non pas sous
sa
forme de gaz, mais en le greffant sur le carbone de la biomasse pour
augmenter
le rendement de production de biocarburant et pour produire du
méthane.
Alors, nul besoin de nouveaux systèmes de distribution ni de
nouvelle
motorisation. ! voir ici
sur l'hydrogène et voir
ici sur le biocarburant.
Le taux de 21 % d'électricité produite à partir d'énergie renouvelable : à long terme, pour la France, cela n'est pas cohérent avec une forte diminution de nos émissions Ce taux est un objectif indicatif fixé par la Communauté européenne à la France pour 2010. A long terme, cet objectif ne serait pas cohérent avec un objectif de forte diminution de nos émissions de gaz carbonique. Pour atteindre ce taux de 21 %, il faudrait ou bien augmenter la production d'électricité à partir de renouvelable ou bien diminuer la consommation d'électricité. Or les possibilités de production d'électricité hydraulique sont à peu près saturées ; par ailleurs, produire de l'électricité à partir de biomasse serait un gaspillage car, pour un résultat énergétique et environnemental bien meilleur, il vaut mieux utiliser la biomasse pour le chauffage ou le carburant ; de même, il vaut mieux utiliser la géothermie comme chaleur ; et produire de l'électricité avec du vent ne permettra pas de diminuer nos émissions dès que nous pourrons programmer davantage de production nucléaire, c'est à dire à partir de 2013 (puisqu'il faut sept ou huit ans pour construire une centrale). Quant à la consommation d'électricité, le scénario de division par trois montre que l'on a besoin de l'augmenter sensiblement dans le transport et le chauffage. En trente ans, pour la consommation française, le taux de renouvelable dans la production d'électricité devrait donc plutôt passer de 15 % à 10 %. Ce n'est évidemment pas un objectif en soi, mais c'est le résultat de la réalisation d'un autre objectif, le seul qui vaille : diminuer beaucoup nos émissions de gaz à effet de serre ! J'écrivais ceci en
2004 : "Or il se trouve que selon ce scénario, plus du
tiers de
l'énergie
finale est d'origine "renouvelable" (contre 6 % aujourd'hui) : pourquoi
ne remplacerait-on pas cet "objectif", absurde à
échéance
de trente ans, de 21 % d'électricité à partir de
renouvelable
par l'objectif d'atteindre un taux de 21 % d'énergie
finale
à partir de renouvelables qui, lui, a vraiment un sens ? " Les 21 %
d'électricité renouvelable n'apparaissent plus dans les
"3 fois 20" du paquet énergie-climat (puisqu'il s'agit de 20 %
d'énergie renouvelable) - mais ils restent inscrits dans
la loi française et certains ne veulent pas en démordre !
A quel niveau porter le prix de l'énergie pour diviser nos émissions par trois ? pour plus de commentaires, voir ici Nous prenons ici comme hypothèse de méthode qu'aucun usage de l'énergie n'est subventionné. Alors le prix de l'énergie doit être porté à un niveau assez haut pour inciter tout le monde à faire des économies d'énergie et pour pouvoir payer le coût de production et d'utilisation d'énergie sans carbone fossile dont on a besoin. Pour savoir à quel prix devra être porté l'énergie on peut procéder de deux façons différentes : - ce que font les "modèles d'équilibre général" : ils relient la consommation d'énergie à son prix par secteur ou par type d'utilisation ; cette relation s'exprime par une "élasticité". Pour diviser les émissions par trois, ces modèles calculent que le prix de l'énergie doit être augmenté de plusieurs milliers d'euros par tonne d'équivalent pétrole, tep, soit quelques euros par litre de carburant ou de fioul. Mais les modèles de ce genre existant aujourd'hui ne sont pas conçus pour simuler l'effet de modifications de prix très importantes car ils ne peuvent pas prendre en compte les changements de techniques induits par ces hausses de prix. - une autre méthode est celle que nous avons adoptée : partir des quantités physiques de consommations et de disponibilités, possibilités de réduction des consommations d'énergie ; puis introduire des modifications techniques dont la faisabilité est certaine et les coûts à peu près connus. Chaque possibilité de production ou d'économie d'énergie coûte quelque chose au consommateur ; on les classe par ordre croissant de coût. Puis on établit un tableau croisé des ressources et des emplois en utilisant autant que possible les techniques les moins chères : cette phase est tout à fait essentielle, bien que peu pratiquée à ce jour. Seul un tel tableau permet de voir de quelles techniques on a besoin et desquelles on n'a pas besoin pour atteindre l'objectif. Parmi les techniques de production ou d'économie dont on a besoin, on peut voir alors laquelle revient le plus cher au consommateur. Le plus cher est sans doute le biocarburant ou l'utilisation d'électricité dans les voitures hybrides rechargeables. Ce qui permet de calculer la hausse du prix de l'énergie. Si l'électricité est produite et vendue au moindre coût, si le coût des batteries a suffisamment diminué, le prix du carburant serait porté à 1,80 €/litre, le prix du fioul à 1400 €/m3 environ. A ce prix là par exemple, il vaut la peine d'équiper ses logements de thermostats qui permettent de ne chauffer que les pièces où l'on se trouve et de compléter l'isolation ; il sera intéressant de cultiver du bois à croissance rapide ou des variétés vététales très productives et de faire des réseaux de chaleur, ou encore d'équiper sa maison de pompes à chaleur prenant la chaleur sous le sol, etc. Pour plus de développements, voir ici. Voir
aussi "Trop de pétrole !"
La diminution des émissions de CO2 ou, ce qui revient au même, la diminution de la consommation d'énergie fossile, est un objectif d'intérêt général. L'Etat a donc le devoir de prendre les décisions qui permettent de l'atteindre. L'Etat dispose des moyens de la réglementation et de moyens économiques comme la fixation des prix, la fiscalité, les aides financières. Dans tous les cas, l'Etat porte atteinte à la liberté individuelle. Pour y porter atteinte le moins possible, il doit retenir les décisions qui coûtent le moins cher. L'Etat a donc besoin d'un critère pour distinguer les actions utiles des actions inutilement coûteuse. Or il existe un critère indépendant du prix de l'énergie fossile. Par exemple; si l'objectif est de diviser les émissions par trois et s'il est possible d'y parvenir en prenant des décisions qui seraient économiquement intéressantes avec un gaz à 140 €/MWh, un fioul à 1400 €/m3 et un carburant à 1,80 €/l (voir ci-dessus), cela nous donne le critère de coût de "bonne action climat". Pour les décisions qui utilisent de la biomasse, il
nous faut aussi un critère de bonne utilisation du sol car
le sol est une ressource limitée. Comme il est possible
d'éviter plus de 3 tonnes de carbone par hectare et par an en
brûlant la biomasse dans des chaufferies collectives ou en
produisant du biocarburant de seconde génération avec
apport d'énergie externe, c'est gaspiller le sol que de prendre
des décisions moins efficaces - comme la production
d'électricité à partir de bois ou d'éthanol
à partir de maïs ou de céréales. Pour plus de
développement voir ici
Quel effet sur le revenu
des ménages et sur l'emploi : création ou destrtuction
d'emplois ?- voir
plus de développement ici Le programme de division par trois en trente
ans de nos émissions de CO2
obligera à dépenser, pour économiser et pour
consommer de l’énergie, plus que si
l’on ne se préoccupait pas de diminuer nos émissions.
Cette augmentation des
dépenses est le « coût du
programme » de division par trois des
émissions. Le coût du programme serait nul si le
prix du pétrole était
égal à 170 $/bl (supposant que l’euro vaut 1,5 $). Si le
prix du pétrole
revient à 50 $/bl, le coût du programme sera de 55
milliards d’euros par an (soit 2,2
% de ce que sera le revenu disponible des ménages). Si le prix
du pétrole est à 100 $/bl, le
coût sera de 24 milliards d’euros par an soit 1 % du revenu
disponible des ménages. Un impôt sur l’énergie fossile ne diminuera pas le pouvoir d’achat des ménages mais les incitera à dépenser davantage pour consommer moins d’énergie fossile ce qui diminuera la part de leur pouvoir d’achat disponible pour autre chose que l’énergie. Les créations directes d'emploi sont de l'ordre de 700 000 emplois. Il est très difficile, voire impossible, d'évaluer les créations nettes d'emplois, en tenant compte des emplois qui ne seront pas créés du fait de ce programme de réduction des émissions de CO2.Si le nucléaire est remplacé par de l'électricité renouvelable, ce n'est pas certainement pas de créations d'emplois qu'il faut parler, mais de destruction d'emplois. La prétendue création d'emplois grâce aux éoliennes ou au photovoltaïque est une mystification. voir plus de
développement ici
Il est commode d'imaginer que la consommation soit contenue et
réduite
par la réglementation. Et si l'on veut réduire davantage,
réglementons davantage : renforcer la réglementation du
bâtiment
par exemple, comme on le lit souvent. Or toute réglementation
s'accompagne
de coûts cachés ; il faudrait au moins les calculer. Et
une
réglementation n'a de sens que si elle est appliquée
correctement,
ce qui n'est pas toujours le cas. Les économistes le disent : la
régulation par les prix est bien préférable. La
réglementation
est très opportune évidemment lorsque le
consommateur,
pour diverses raisons, n'est pas sensible au message donné par
le
prix - alors la réglementation peut le conduire à faire
des économies dans son propre intérêt. Une
réglementation
peut être opportune également si le résultat que
l'on
veut obtenir est jugé indispensable même à un
coût
élevé, s'il implique un prix qui ne serait pas
accepté
par la population et si celle-ci accepte la réglementation -
souvent
parce qu'elle ne s'en rend pas compte, par exemple lorsque la
réglementation
porte sur des autorisations de mise en marché. Mais ce moyen
doit
alors être utilisé avec grande prudence, d'autant que
toute
réglementation s'accompagne d'administration onéreuse, de
contrôles et de toutes sortes de risques. Il faut dire
aussi que la fiscalité pure (sans réglementation et sans
subvention) peut paraître beaucoup plus brutale, car elle oblige
à porter haut le prix de l'énergie fossile. La meilleure
méthode est sans doute une combinaison des moyens.
Faut-il parler de "prix du carbone émis" ou de prix de l'énergie finale ? pour plus de commentaires, voir ici On parle ici du prix de
l'énergie finale
: il s'agit de l'énergie vendue au
consommateur
et au producteur d' électricité ; néanmoins les
transports
de marchandises et l'industrie disposeraient d'énergie au prix
européen
ou mondial. On ne parle donc pas de "prix de carbone émis",
notion
pourtant habituellement utilisée lorsque l'on traite de lutte
contre
l'effet de serre. En effet cette notion pourrait être trompeuse
si
elle laissait entendre que la carbone a un prix en lui-même alors
que ce "prix", c'est à dire le cours d'un permis
d'émettre
ou le montant d'un impôt, dépend non seulement du niveau
d'émission
autorisé mais aussi et surtout du coût technique de
production
et des impôts fixés par les pays producteurs : la
limitation
d'émission crée une rente qui sera captée
partiellement
du côté de la production et partiellement du
côté
de la consommation (par les Etats ou les entreprises). D'autre part,
s'il
existe d'autres limites, comme l'acceptabilité du
nucléaire,
d'autres rentes apparaîtront qui brouilleront la façon
dont
se forme le prix de l'énergie. Nous avons donc
préféré
retenir comme paramètre directeur le prix de l'énergie
à
la consommation finale. Pour
d'autres développements, voir ici.
La fiscalité
de l'énergie pour plus de
commentaires, voir ici ; voir aussi un article paru dans les Echos Une hausse nécessaire du prix à la consommation finale Notre conclusion est qu'une forte réduction des émissions françaises de gaz carbonique n'est possible que si le prix de l'énergie finale subit une hause annuelle moyenne de 1 cme d'euro par litre de carburant ou de fioul chaque année pendant trente ou quarante ans : le gasole passerait en 30 ou 40 ans à 1,75 €/l et le fioul domestique à 1200 €/m3. Il faudra donc un impôt sur les énergies fossiles - mais évidemment pas tout de suite, étant donnée la hausse des prix du brut. L'augmentation des dépenses d'énergie sera faible et cette augmentation des impôts pourra être partiellement compensée par la diminution d'autres impôts (voir ici) mais le sujet est politiquement sensible. Tout cela est-il possible ? Il pourrait être utile de clarifier le rôle de l'impôt. Nos propositions - Remplacer la TIPP applicable aux carburants par une taxe
transport. - Créer une taxe climat sur les énergies
fossiles
pour porter progressivement le prix à la consommation
finale
de l'énergie fossile à un niveau qui
rémunère
les coûts de production des autres formes d'énergie. Le
produit
de cette taxe sert à financer des incitations financières
ou fiscales et est restitué aux ménages sous la
forme de subventions pour éviter des consommations
d'énergie fossile, d'une dotation forfaitaire
(indépendante de leur consommation d'énergie) aux
ménages à faibles revenus et
d'une dotation aux collectivités locales dont la
politique
d'urbanisme est économe en émissions de gaz
carbonique. . Pour
plus de développement voir ici.
Le rôle des associations pour plus de commentaires, voir ici Les consommateurs-contribuables sont-ils prêts à accepter de se voir obligés de payer plus cher leur énergie ? C'est tout la question de l'acceptabilitéde l'impôt. L'impôt sera sans doute plus facilement accepté si chacun voit à quoi il sert, si chacun est bien persuadé de l'importance des enjeux. C'est là qu'intervient le rôle de la presse et des associations (Negawatt, Glogal Chance, 4D, Greeenpeace etc.) ; bien informées des données techniques et économiques, elles ont un rôle à jouer pour convaincre l'opinion qu'il faut accueillir favorablement une augmentation du prix de l'énergie finale - suite à l'augmentation du cours du pétrole ou à une augmentation des impôts selon les années. Y sont-elles prêtes ? Si la réponse était négative, il serait plus difficile de faire accepter un tel programme. Voir comment convaincre
et agir.
"La France doit donner l'exemple" - qu'est-ce à dire ? pour plus de commentaires, voir ici On entend parfois que la France, pour donner l'exemple, doit choisir des moyens qui puissent être choisis par les autres, notamment les pays en développement. Fausse piste ! Cela reviendrait à reprocher au Brésil de faire du biocarburant au motif que tous les pays n'ont pas d'abondantes ressources en biomasse ! Le plus grand service que la France puisse rendre au monde est d'émettre moins de gaz carbonique : toute molécule non émise par la France bénéficie au monde entier, quel que soit le moyen employé pour ne pas l'émettre. Pour cela, comme chaque pays, la France mettra à profit ses compétences, son expérience, ses possibilités. D'autres pays disposent de certaines possibilités beaucoup plus abondamment que nous : pour certains, ce sera un vent régulier ou un très bon ensoleillement, pour d'autres d'énormes capacités de biomasse, pour d'autres, des capacités de stockage de gaz carbonique etc. Pour être efficace, il ne faut surtout pas être moutonnier. L'argument de l'exemplarité est employé pour développer l'éolien (où la France serait "en retard") et contre le nucléaire (au motif qu'il ne serait pas généralisable). Comment expliquer que cet argument, qu'il est si facile de réfuter, porte ? Nous amorçons ici une tentative de réponse. Cela dit, le scénario de division par trois que nous
décrivons
ici est à maints égards largement "exportable" :
économies
d'énergie, réseaux de chaleur, exploitation maximale des
ressources en biomasse, production de biocarburant etc. Et le
nucléaire
aussi d'ailleurs : pourquoi considérer que tel ou tel pays n'en
serait pas "capable" ou "digne" ?
Les possibilités de la biomasse pour plus de commentaires, voir ici pour la forêt ici pour le biocarburant
Ce scénario fait une large place à la biomasse pour deux raisons. Lorsque l'utilisation de la biomasse est suivie de replantations, ce qui est évidemment notre hypothèse, la quantité de carbone organique dans les plantes et les arbres reste constante ; donc l'utilisation de la biomasse n'augmente pas les concentrations de gaz carbonique dans l'atmosphère : on peut dire que c'est une utilisation sans émissions de gaz carbonique. Les ressources françaises sont abondantes (elles
sont aussi, potentiellement, très abondantes dans le monde).
Nous
avons recherché de combien, au maximum, elle pouvaient
augmenter.
Le bois laissé sur place lors des coupes ou lors des
opérations
de sylviculture (éclaircies balivages) et les déchets de
l'industrie du bois font 30 Mm3/an. Le rendement de production de la
forêt
pourrait être amélioré ; s'il est augmenté
de
3 m3/ha/an sur 3 Mha, cela fait 9 Mm3/an de plus. Il est possible de
cultiver des taillis à courte révolution mais cette
culture est assez chère. Sur les terrains forestiers il est
sans doute préférable de faire du bois d'oeuvre. La
biomasse pourrait être produite sur des terres agricoles ou des
friches. Attention ! La relation entre l'offre
et la demande de bois étant très spécifique, il ne
suffit de trouver de nouveaux débouchés pour que la
production augmente ! Voir
plus de
développement
ici. Le scénario fait l'hypothèse d'une consommation de 50 Mtep thermiques, dont 21 utilisés comme source de chaleur et 29 utilisés pour la production de 22 Mtep de biocarburant. Voir à biocarburant Une récente
étude de l'IDDRI (publiée en septembre 2009)
estime à 13 Mha les surfaces agricoles reconvertibles en autre
chose que la production alimentaire ; elle fait l'hpothèse que 7
Mha sont consacrés à des plantations (cultures et taillis
à courte révolution) destinées à la
production de biocarburant? Avec une culture qui respecte
l'environnement (et même améliore la sitautin par rapport
à aujourd'hui), la production de biocarburant serait de 13 Mtep
sans apport d'énergie extérieure, donc 26 avec apport
d'énergie et d'hydrogène extérieur. Si l'on ajoute
les possibilités de la forêt, les valeurs de capacité de
production de biomasse et de biocarburant sont retenues sur ce site
sont validées.
L'économie de l'électricité Un marché concurrentiel de l'électricité
ne peut pas conduire à l'optimum ; la solution
la plus simple est l'acheteur-vendeur unique ; sous l'effet de
multiples pressions, il a fallu ouvrir une partie du marché
à la
concurrence ; pour éviter le pire, la politique française
de
l'électricité ressemble de plus en plus à du
bricolage ; la NOME en est
le dernier avatar ; il ne faut pas la critiquer car c'est sans doute la
moins mauvaise possible aujourd'hui. Il reste du travail à faire
pour
élaborer une efficace politique européenne ; celle-ci
devra tenir
compte des caractéristiques de l'électricité et de
la différence entre
les Etats membres. On lit dans maint document officiel qu'il faut économiser l'électricité ? Pourquoi donc ? L'objectif est de limiter les émissions de gaz carbonique. Tout autre objectif fixé indépendamment ne peut que gêner la réalisation de cet objectif principal. En fait, comme on le voit en utilisant le tableur de "faites vous-même votre scénario", pour diviser par trois les émissions au moindre coût il faudra augmenter beaucoup la consommation d'électricité, notamment dans le transport et le chauffage, si cette électricité est "sans carbone", c'est à dire d'origine nucléaire ou, plus tard, peut-être, à partir de fossile avec séquestration du gaz carbonique (on ne parle pas ici de l'éolien dont la production est indépendante des besoins de la consommation). Donc, vouloir diminuer les émissions de gaz carbonique et, en même temps, vouloir diminuer la consommation d'électricité est incohérent. Voyez ici un dossier sur l'économie et la
politique de l'électricité Le raisonnement "de bon sens" dit qu'il vaut mieux se chauffer au gaz qu'au fioul car les émissions du gaz sont moindres. Par ailleurs, il y a eu une très forte poussée du "Grenelle de l'environnement" pour bannir l'électricité du chauffage sauf pour faire fonctionner des pompes à chaleur. L'argument est le suivant : pour faire de l'électricité, il faut deux ou trois fois plus de chaleur ; il serait donc idiot de consommer de la chaleur pour produire de l'électricité qui sera utilisée comme source de chaleur, sauf si l'électricité permet de faire entrer dans la maison deux ou trois fois plus de chaleur que ce qu'elle produit. Cet argument n'a que l'apparence du bon sens. En effet l'objectif n'est pas d'économiser de l'énergie, il est de diminuer les émissions au moindre coût. Si l'on met une résistance électrique dans l'eau d'un chauffage central équipé d'une chaudière au fioul et si la résistance est coupée automatiquement lorsque la demande d'électricité est forte, la chaleur produite par l'électricité n'émet pas de gaz carbonique et cette forme de chaleur est celle qui permet de remplacer du fioul au moindre coût. Combiner ainsi une électricité "effaçable" et du fioul est une des méthodes les plus efficaces : elle utilise intelligemment une résistance électrique. Au lieu d'une résistance, il srea parfois préférable d'utiliser une pompe à chaleur, elle aussi "effaçable" - il faut comparer les coûts. En tout cas, l'idée est de combiner une énergie qui ne se stocke pas, l'électricité, et une autre qui se stocke très bien, le fioul. Le fioul peut ainsi permettre de lisser la demande d'électricité en France et même de la diminuer lorsque la demande étrangère sera de pointe. Les chaudières à fioul, combinées à de l'électricité, permettront ainsi de diminuer les émissions.
La place du nucléaire dans ce scénario pour plus de commentaires, voir ici Voyez
aussi tout un chapitre du livre "Trop de
pétrole !" consacré à la production et au prix
de l'électricité Comment être bref au sujet du nucléaire ? Comme nous l'écrivons dans les articles parus dans Esprit en 2003 et en février 2007 et dans "Trop de pétrole !", il s'agit de prendre une position face à un énorme risque dont la probabilité est très faible. Deux attitudes sont possibles : ou un refus par principe, ou une comparaison des avantages et des inconvénients du nucléaire - de plus ou moins de nucléaire. La première attitude est tout à fait légitime. La deuxième attitude conduit à préférer l'électricité nucléaire à toute énergie fossile (sauf séquestration du gaz carbonique) même en évaluant très cher le coût des dommages, tellement la probablité d'accident grave est petite. C'est pourquoi ceux qui acceptent le nucléaire, mais pas plus qu'aujourd'hui, se comportent comme s'ils ne donnaient pas grand prix à la lutte contre l'effet de serre. Si l'on veut sérieusement diminuer les émissions, sauf à diminuer considérablement la consommation d'énergie, et tant que l'on n'a pas découvert d'importantes possibilités de stockage de gaz carbonique, l'augmentation de la capacité nucléaire est souhaitable : notre scénario implique que soit décidée sans tarder la construction d'un réacteur par an. Le débat serait plus facile si l'on n'avait pas le sentiment que certaines affirmations générales présentées comme allant de soi sont en réalité des arguments cachés contre le nucléaire. Deux exemples : l'utilisation de la notion de "rendement du système énergétique français", notion qui, au fond, n'a aucune signification utile et l'exigence que la politique française puisse être en tous points imitée par tous les pays du monde. On entend aussi que le nucléaire n'est "rentable" qu'en base, ce qui n'est pas exact. On peut voir : le rendement du système énergétique, la valeur d'exemple de la politique française, le calcul de la capacité optimale de nucléaire. Sur l'attitude face à de tels risques très graves et très peu probables, on peut se référer à l'ouvrage de J.P. Dupuy," le catastrophisme éclairé" . Voir aussi "Qui ne veut pas d'une augmentation de la capacité nucléaire- d'étranges convergences", un article publié par le Revue de l'énergie en janvier 2009. La place du nucléaire dans
ce scénario
n'est pas décidée a priori. C'est le
résultat
d'un raisonnement et de calculs. Le tableur qui permet de dresser des
tableaux
de ressources et d' emplois d'énergie permet de calculer
très
facilement
d'autres scénarios avec moins de nucléaire ou pas de
nucléaire
du tout - on a dit ailleurs que le vrai choix est d'accepter
on non le nucléaire, c'est à dire adopter une
position
de principe, et non pas de produire plus ou moins
d'électricité
nucléaire. Voir plusieurs
tableaux ici. Si le nucléaire n'est pas refusé par
principe,
la capacité nucléaire ne sera donc pas limitée par
des considérations sur les déchets ou sur le risque grave
mais par la possibilité de trouver des sites convenables. S'il
existe
des possibilités considérables d'injection de gaz
carbonique,
il sera possible de se passer de nucléaire, mais ces
possibilités
sont loin d'être prouvées (la faisabilité du
procédé
n'est pas acquise et la recherche de sites en France n'a pas
commencé)
et cela nous coûterait beaucoup plus cher que le
nucléaire.
Si l'on refuse le nucléaire et si l'on ne peut pas
réinjecter
le gaz carbonique, il faut lire les réflexions du l'association
Négawatt et juger si les hypothèses qu'elle formule
sur la consommation et sur la production d'électricité
sont
réalisables ou non. L'expérience confirme la
fragilité de la ressource de production éolienne, qui, de
plus, coûte à terre près de deux fois plus cher que
le nucléaire (si l'on compte les installations
nécessaires pour compenser les fluctuations du vent), trois
fois plus cher pour l'éolien off-shore - dix fois plus cher pour
le photovoltaïque ! Privatisation
partielle d'EDF et coût de lutte contre l'effet de serre -
pour plus de développements voir
ici La logique d'une entreprise privée est de chercher
à augmenter ses bénéfices autant que possible.
Dans le cas d'EDF cela veut dire limiter la capacité
nucléaire à ce qui est consommé en base et pouvoir
vendre toute l'électricité au prix de marché. Le
prix de marché sera alors calé sur le coût de
production d'électricité à partir d'énergie
fossile, très supérieur au prix de revient de
l'électricité nucléaire. Pratiquement cela veut
dire : augmenter la capacité des interconnexions pour servir la
demande de base des pays voisins et ne pas augmenter la capacité
nucléaire. Alors, s'il y a un impôt carbone ou un cours du
permis, le prix de l'électricité de base sera de 90
ou 100 €/MWh tandis que le prix de revient du nucléaire serait
de
40 ou 50 €/MWh. la différence est de 40 ou 50 €/MWh, soit
450 ou 600
€/Tep électrique. Pour que les carburants fossiles soient
remplacés par de l'électricité, soit en chauffage
soit dans les transports, il faudra donc que le prix de ces carburants
augmente plus encore que si l'électricité était
au prix de l'électricité nucléaire. La
différence est de 150 à
200 €/tep, donc à peu près autant en € par tonne de
carbone. L'Etat dispose des moyens de
l'éviter, en faisant en sorte que la capacité nuclaire
soit suffisante et en maintenant les tarifs administrés de
l'électricité pour les usages en transport et en
chauffage. Pour plus de développement voir ici
Les trois piliers du scénario de référence Ce site Internet propose une méthode pour élaborer des scénarios avec vos propres hypothèses, à l'aide du tableur "faites le vous-même". Il présente aussi plusieurs possibilités : voir ici "tableaux". Parmi les multiples possibilités il montre qu'il en est une qui permet de diviser nos émissions par trois sans que cela ne nous coûte trop cher, le scénario de référence. Ce scénario, pour l'essentiel, repose sur trois piliers : les économies d'énergie, la biomasse (la seule forme de "renouvelable" fiable et abondante) et le nucléaire - l'électricité au charbon avec séquestration du gaz carbonique coûtera plus cher que le nucléaire. La DGEC, direction générale de l'énergie et du climat, (qui succède à la DGEMP, direction générale de l'énergie) a dessiné en 2007 une évolution tendancielle (on peut voir aussi les études prospectives de la DGEMP) qui ferait passer la consommation de 162 à 210 Mtep. Pour ramener les émissions de 105 MtC à 35 MtC, il faut donc éviter 120 à 130 Mtep de consommation d'énergie fossile. Si l'on compare notre scénario avec cette évolution tendancielle, on voit ceci, en ordre de grandeur : la consommation d'énergie finale est inférieure de 55 Mtep à la tendance (en comptant pour 3 tep chaque tep électrique utilisée par les véhicules), la consommation de biomasse augmente de 30 Mtep, la consommation d'énergie nucléaire augmente de près de 30 Mtep (pour l'énergie finale et pour produire du biocarburant) ; les autres formes d'énerige, notamment l'éolien, entrent pour fort peu. On peut donc dire en gros que la différence entre les émissions de notre scénario et celles de l'évolution tendancielle de la DGEMP, c'est à dire l'efficacité de notre scénario, repose pour la moitié sur des économies d'énergie, pour un quart sur la biomasse et pour un quart sur le nucléaire.
L'autonomie énergétique pour plus de commentaires, voir ici Il est difficile de quantifier l'autonomie
énergétique.
Faut-il regarder l'énergie finale ou l'énergie primaire
?
Faut-il compter de la même façon
l'électricité
quelle que soit la façon dont elle est consommée ? Si l'on considère l'énergie finale sans faire de distinction entre les diverses formes d'énergie ni entre les divers usages, le taux d'autonomie est aujourd'hui de 30 % ; le scénario le fait passer à 66 %. Si l'on utilise le standard international qui considère l'énergie primaire et compte pour 3 chaque tep électrique produit avec de l'énergie thermique et pour 1 chaque tep électrrique produit par d'autres sources sans faire de différence entre les usages de l'électricité, notre degré d'autonomie énergétique est aujourd'hui de 50 %. Avec le scénario de division par trois il passe à 84 %. Si l'on considère que, quelle que soit la façon
dont il
est produit, chaque tep d'électricité utilisé
à
des fins spécifiques ou comme substitut à du carburant
vaut
3 mais que chaque tep électrique utilisé comme
chaleur
vaut 1 (puisqu'il peut être remplacé par une tep fossile),
le taux d'autonomie est aujourd'hui de 46 % ; il passe à 80
%. Le marché des permis d'émettre du gaz carbonique pour plus de commentaires, voir l'article paru dans le Monde en juin 2005, voir aussi ici L'Union européenne a décidé de mettre en place, à titre expérimental, un "marché de permis d'émettre " du gaz carbonique. L'expérience a commencé. A lire ce qui s'écrit dans la prese et dans des textes écrits à Bruxelles on pourrait croire qu'il faut instaurant un tel "marché" pour résoudre au moindre coût la question de l'effet de serre. Or ce dispositif risque bien d'être un nid d'effets pervers (précision : un "effet pervers" est un effet défavorable non désiré et non prévu) : il est ultra administré puisque non seulement, comme pour toute réglementation, il a fallu fixer un volume d'émission par établissement (après longues discussions évidemment) et il faudra en contrôler le respect, mais encore il faudra contrôler le marché des permis d'émettre - soit double contrôle, doubles mesures, double police, double contentieux. De plus, on oblige les entreprises à participer à un marché hautement spéculatif, qui fera le bonheur de quelque trader chanceux . On crée une incitation à se délocaliser car l'entreprise qui partia pour aller émettre ailleurs encore plus de gaz carbonique que chez nous pourra revendre le quota qu'on lui aura donnée gratuitement. Enfin, et ce n'est pas la moindre chose, pour que cette incitation à la délocalisation ne soit pas trop forte, on aura accordé à l'ensemble des entreprises partie du dispositif une telle quantitéde quotas gratuits que les prix qui "émergera du marché" sera sans commune mesure avec ce qui sera nécessaire pour fortement diminuer les émissions. comment alors convaincre qu'il faut un impôt de 300 ou 400 €/tep si le cours du quotas est de 20 ou 30 € par tonne de carbone ? Tout cela vient d'une énorme pari : penser que l'on
peut faire
peser une contrainte sur nos entreprises exposées à la
concurrence
internationale avant d'avoir mis en place une forte police
à
l'échelle mondiale (ce qui n'est pas pour demain). Pour diminuer
nos émissions, l'effort viendra donc principalement des
particuliers
et du secteur tertiaire. Cela n'empêche pas qu'un marché de permis
d'émettre peut être efficace s'il est bien
configuré, c'est à dire si
trois conditions sont réunies : une bonne police, une
prévisibilité suffisante (au moins vingt ans) et une
bonne protection contre la concurrence inéquitable : voir un article publié dans
le Monde Pour plus de
développements,
voir ici.
L'après Kyoto pour plus de commentaires, voir ici L'étude d'un scénario de division par trois en trente ans conduit à constater que, d'ici quinze ans, même si nous engageons dès aujourd'hui une politique très volontaire, nos émissions n'auront pas diminué ; voir ici. Il convient donc de s'interroger sur le contenu des accords qui devront faire suite à celui de Kyoto. Nous avons toujours écrit ici que le prochain accord porterait plutôt sur les "politiques et mesures" à engager sans tarder pour porter leurs effets d'ici trente ou quarante ans. A la fin de 2009, les résultats de la conférence de Copenhague, qui fut incapable de fixer des objectifs d'émission par pays, laissent entendre que c'est peut-être la voie à suivre. A défaut d'un accord sur la consommation d'énergie, l'Europe a tout à craindre que quelques puissances s'accordent pour réguler l'offre d'énergie fossile. Pour plus de
développement,
voir ici.
Pour plus de
développement, voir ici sur
le prix du pétrole et sur l'action
de l'Etat. Par contre le surcoût
de ces actions par rapport à l'utilisation de l'énergie
fossile, lui, dépend directement du prix du pétrole, du
gaz et du charbon. Ce que l'on appelle le "coût de la tonne de
carbone fossile évitée" est, non pas la dépense
engagée lorsque l'on ne consomme pas d'énergie fossile,
mais le surcoût de
cette décision de ne pas consommer (ou de consommer moins)
d'énergie fossile comparé à ce que l'on aurait
dépensé si l'on n'avait pas pris cette décision.
Le "coût de la tonne évitée"
dépend donc du prix du pétrole ; de même, le
coût du programme de réduction des émissions (c'est
à dire la somme des surcoûts des actions qui permettent
d'atteindre l'objectif) dépend du prix du pétrole. Si les
conditions favorables sont réunies, un prix du pétrole de
170 $/bl réduit à zéro le coût du programme
de réduction des
émissions. Cela veut-il dire qu'avec un prix de 170 $/bl l'Etat
n'aurait plus rien à faire ? Certes non : premièrement,
rien ne dit que le prix restera à ce niveau ;
deuxièmement, l'Etat doit réunir les conditions qui
permettent de diminuer autant que possible les dépenses
nécessaires à la réalisation de l'objectif
d'émission. Cela ne veut évidement pas dire qu'il faut souhaiter
que le prix du pétrole soit à ce niveau ! Pour plus de
développement, voir ici sur
le prix du pétrole .
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