Ce site traite du long
terme
et des actions à engager de suite pour le préparer. Nous
n'avons pas de compétence particulière sur la
conjoncture.
Mais celle-ci est aujourd'hui tellement rude qu'il est difficile de
l'ignorer
; d'ailleurs, elle nous parle, d'une certaine façon, du long
terme.
- décembre 2013 : une
requête au Conseil d'Etat contre la réglementation
thermique des bâtiments
- juillet 2013 : le débat sur la transition
énergétique se contente de constater
les désaccords
-avril 2013 : le débat sur
la transition énergétique évoque enfin les
coûts le plus dur est donc à venir
- mai 2010 : vote du Grenelle 2 :
nos élus ont oublié de parler des coûts !
- 6 janvier 2010 : En rejetant la
taxe CO2 telle que votée par le Parlement, le Conseil
constitutionnel a raison.
- 6 janvier 2010 : l'opinion la plus répandue est que la
conférence de Copenhague fut un échec. Mais les espoirs que certains avaient formés
étaient-ils fondés ?
- 23 décembre 2008 : La baisse
du prix du pétrole ;
M. R. Lion, président de Greenpeace : la relation entre finance et
lutte contre les émissions
- Août 2008 : Le prix du
pétrole
reste haut mais il est en baisse. Pour que les
investissements utiles soient décidés, l 'Etat devrait
s'engager sur un prix minimum à la consommation finale.
- Août 2008-
Le président de la République a
annoncé le lancement d'un nouveau
réacteur nucléaire ; Peut-être un nouveau
problème : comment réguler efficacement un duopole de
production nucléaire
-Août 2008 : Un rapport sur une
"chronique
normative de la valeur du carbone" ; un non sens !
- Juin 2008 : Le prix du pétrole est
très
élevé ; l'Etat n'aurait-il donc plus rien à
décider ? juin 2008
- En septembre 2006 - en janvier 2007
L'évolution du prix du
pétrole
- Eté 2006 : Le programme
biocarburant : l'introduction d'E85 :
c'est très cher !
- Mai 2006 : Le crash
du marché européen du CO2
- Mai 2006 : Une nouvelle parution : un
rapport de l'Assemblée nationale sur l'effet de serre
- Avril 2006 : La hausse du prix du pétrole -
encore
- Juillet 2005 : La
flambée des cours du
CO2 sur le marché européen
- Juillet 2005 : Le sommet du G8 de juillet 2005 :
le vrai
départ ?
- Avril 2005- Le système européen de "marchés
de quotas" s'est mis en place ; un nid
d'effets
pervers.
- Mars 2005 : Un objectif
de réduction des émissions d'ici 15 ans ? Il est
à
côté de la question
- Octobre 2004 : La hausse du
prix du pétrole, quels enseignements pour préparer le
long terme
- écrit en octobre 2004 et relu en octobre 2005 puis en
août 2008
- La Russie
ratifie le protocole de Kyoto - est-ce important ?
Une requête a été déposée auprès du Conseil d'Etat pour annuler la réglementation thermique du bâtiment La loi de Grenelle 1 met la lutte contre l'effet de serre au premier rang des priorités de la politque de l'énergie. Elle dit aussi qu'une réglementation fixera un plafond de consommation d'énergiepar les bâtiments neufs et que ce plafond sera modulé pour favoriser l'utilisation d'énergies peu émettrices de CO2. Or la réglementation thermique ne tient pas compte du fait que la production et la consommation d'électricité émettent beaucoup moins de de CO2 que le fioul ou le gaz. Quant à la biomasse et à la géothermie, la loi tient un peu compte du fait qu'ils émettent peu de CO2, mais très imparfaitement. Le résultat est que la réglementation conduit à choisir des modes de chauffage qui sont plus coûteux que d'autres qui à la fois émettent moins de CO2 et coûtent moins cher. Elle agit ainsi contre l'objectif de la loi qu'elle est censée appliquer. Une requête a été déposée auprès du Conseil d'Etat par l'association Sauvons le Climat au début de juillet 2007. Les ministères ont répondu en affirmant que l'objectif de diminution de la consommation d'énergie est le principal et que l'objectif de diminution des émissions de CO2 est "subsidiaire". Il est même dit que cet objectif a été fixé "au soutien" de l'objectif de diminution de la consommation d 'énergie, ce qui est une contrevérité flagrante. |
Le prix du pétrole reste haut mais
il est en baisse. Et alors ? Que l'Etat s'engage sur un prix minimum à la consommation finale. écrit en août 2008 Au début août 2008, le prix du pétrole est repassé au-dessous de 120$/bl. C'est très élevé, mais c'est moins que ce ne fut et beaucoup moins que ce que certains nous annonçaient. Comme je l'ai écrit bien souvent sur ce site et ailleurs, le prix du pétrole n'a aucun effet sur la liste des actions à mener pour diminuer nos émissions de gaz à effet de serre. Mais la baisse du prix du pétrole va rendre non rentables des actions pourtant utiles. Il faudra donc 1- ou bien les rendre obligatoires 2- ou bien les subventionner 3- ou bien augmenter le prix à la consommation finale de l'énergie fossile. En fait, il faudra créer un impôt pour pouvoir les subventionner. Mais auparavant, que l'Etat fixe une chronique de prix minimum du fioul, du gaz et et du carburant ! Il n'y aura d'impôt carbone que si le prix, hors cet impôt, est inférieur à ce prix minimum. Ce prix plancher pourrait partir aujourd'hui de 800 €TTC par m3 de fioul, 70 € par MWh de gaz et 1,25 € par litre de gazole et augmenter chaque année, en monnaie constante, de 10 €/m3, 1 €/MWh et 1c€/l . Cela laisserait la possibilité d'une baisse du prix si le prix du pétrole baisse. Mais l'affichage de ce prix plancher augmentant d'année en année invitera tout un chacun à prendre des décisions qui diminueront beaucoup nos émissions, surtout si l'Etat s'engage réellement. Que l'Etat s'engage réellement ! De nouveaux outils financiers pour crédibiliser l'engagement de l'Etat. L'Etat ne sera pas cru par tous s'il dit qu'il mettra un impôt obligeant le prix à la consommation finale à ne pas être inférieur à un prix plancher qui, lui-même, augmentera d'année en année. Il ne sera pas assez crédible pour susciter des investissments lourds en biocarburant de seconde génération, véhicules hybrides, réseaux de chaleur, etc. Mais il sera crédible s'il fait des prêts dont les conditions de remboursements dépendront du prix effectif de l'énergie fossile à la consommation finale. Voilà les nouveaux outils financiers dont a besoin la lutte contre l'effet de serre ! Tout cela est proposé dans "Trop de pétrole !" |
Un rapport
sur une "chronique normative de la valeur du carbone" ; un non sens ! Ce qu'il nous faut : une chronique normative du prix minimum à la consommation finale du fioul, du gaz et du carburant. écrit en août 2008 A la demande du premier ministre, le CAS, Centre d'analyse stratégique, a proposé une "chronique normative de la valeur du carbone", indépendante du prix du pétrole. C'est un non sens. Explication : pour évaluer une décision publique en tenant compte des pollutions, une méthode est d'ajouter quelque chose aux coûts des processus qui génèrent ces pollutions. C'est une démarche classique. Elle se poursuit logiquement en mettant un impôt sur les produits qui sont la cause de ces pollutions, une taxe "à la Pigou". Ce que l'on rajouterait serait, ici, la "valeur du carbone". La difficulté tient à ce que les pays producteurs de pétrole, de gaz ou de charbon, en vendant leurs produits beaucoup plus cher que le prix de revient, font comme s'ils prélevaient eux-mêmes une bonne partie de cette taxe. Ce qui doit être perçu dans le pays consommateur devrait donc dépendre de ce qui est déjà prélevé sans qu'ils n'y puissent rien. Il est donc impossible de fixer une valeur normative du coût du carbone indépendante du prix du pétrole. Si la valeur du carbone est de 400 € par tonne (soit environ 100 €/tCO2) le prix du pétrole étant à 60 $/bl (avec un euro à 1,5 $), elle est de 200 €/tC avec un pétrole à 90 $/bl et zéro avec un pétrole à 120 $:/bl. comment peut-on parler d'une valeur normative du carbone indépendante du prix du pétrole ? Cela me paraît incompréhensible ! Ce qui décidera les investissements, ce n'est pas une valeur du carbon s'ajoutant à un prix du pétrole imprévisible, c'est un prix prévisible à la consommation finale du fioul, du gaz et du carburant. Voilà la chronique normative que l'Etat devrait fixer : une chronique normative du prix à la consommation finale de l'énergie fossile ou, à tout le moins, une chronique normative de leurs prix planchers. Voir aussi sur ce site la note sur prix et coût du CO2. |
Cette note est écrite en juin 2008 Le prix du pétrole est très élevé ; l'Etat n'aurait-il donc plus rien à décider ? En janvier 2007, je notais que le prix du pétrole était passé en dessous de 50 $/bl. Or, depuis quelques mois il dépasse les 120 $/bl. Comme le dit le ministre du pétrole d'Arabie saoudite, le prix du pétrole est devenu fou. Comment prévoir le comportement d'un fou ? On en voit les conséquences : les pays pauvres sont matraqués par ces prix et le prix des denrées alimentaires explose. Les causes sont nombreuses mais la demande insensée de biocarburant n'a fait qu'aggraver la situation. Enfin, la vérité éclate sur les biocarburants tels qu'on les produit aujourd'hui - ce que nous avons toujours dit ici et dans un rapport publié sur le site du ministère de l'industrie-. Autre conséquence dont les effets sont encore cachés : des transferts de richesses colossaux vers les pays producteurs d'énergie fossile (près de 1000 milliards de dollars par an) ; nous serons tout étonnés un jour de voir que nos entreprises auront été rachetées par ces fonds, qu'il soient "souverains" ou non. Nous écrivons sur ce site que, pour diviser nos émissions par deux ou trois, il pourrait suffire de mener les actions qui coûtent moins que ce coûterait l'utilisation de gazole à 1,5 €/l ou de gazole à 1000 €/m3 TTC. Le prix du pétrole correspondant dépend, bien sûr de la valeur de l'euro. Or, depuis le début de 2007, la valeur de l'euro est passée de 1,25 $ à 1,5 $. Le prix du pétrole équivalent à 1,5 €/l de gazole ou 1000 €/m3 de fioul n'est donc pas de 100 $/bl mais de 120 $/bl. Donc, si on oublie les conséquences fâcheuses ou dramatiques de la hausse du prix du pétrole, du côté de l'effet de serre tout irait bien ! L'Etat n'aurait-il plus rien à faire pour que la consommation d'énergie fossile diminue énormément ? Que non ! Tout d'abord, rien ne dit que la hausse du prix du pétrole durera. Tous les arguments présentés à ce propos sur ce site restent valables : il est possible de produire du carburant pour beaucoup moins cher ; il est possible également de diminuer nos besoins d'énergie fossile. Mais cela demande du temps. Donc les prix resteront à ce niveau très élevé et pourront même monter mais seulement le temps qu'il faut aux producteurs et aux consommateurs pour s'adapter. Ensuite, le prix mondial du pétrole, du gaz, du charbon restera élevé seulement si les pays détenteurs s'entendent et forment un cartel solide pour limiter drastiquement les ventes. Ils pourront le faire, en se réclamant de la lutte contre l'effet de serre - et en continuant d'empocher des rentes gigantesques. Nous serons alors face à un problème de sécurité d'approvisionnement qui trouvera son origine non pas dans le manque d'énergie fossile mais dans la décision politique des pays détenteurs appuyée (au moins rhétoriquement) sur la lutte contre l'effet de serre. Que doit faire l'Etat ? Fixer une chronique de prix plancher à la consommation finale Tout d'abord il doit convaincre les consommateurs que les prix à la consommation finale resteront élevés. Il ne faudrait pas qu'il se contente d'affirmer que le prix du pétrole sur le marché mondial restera élevé. Il faut qu'il ajoute que si ce prix diminue, il mettra un impôt sur l'énergie fossile de sorte que le prix à la consommation finale reste supérieur à un prix plancher qui, lui, augmentera progressivement et de façon prévisible. Quelle que soit l'évolution du prix mondial, tout le monde en France aura donc intérêt à se préparer à payer son énergie fossile plus cher que dans les années passées. En même temps, l'Etat compensera par des aides sociales les effets de ces décisions sur les faibles revenus. J'ai présenté cela dans "Trop de pétrole !" et, plus récemment, dans un article paru dans les Echos. Augmenter la capacité de production d'électricité nucléaire et fixer le prix de l'électricité Pour diminuer nos émissions au moindre coût, l'Etat devrait également lancer de suite la construction de deux ou trois tranches nucléaires par an. Or le gouvernement n'en parle pas ; mais on prévoit la construction de centrales au gaz ou même au charbon ! Redisons-le : il est évident qu'une centrale nucléaire qui tourne sans arrêt coûte moins cher qu'une autre qui ne tournerait que 20 % du temps mais une centrale qui tourne 20 % du temps produit une électricité moins cher si c'est une centrale nucléaire que si c'est une centrale à partir de gaz ou de charbon (en incluant le coût du CO2 correspondant à une division par trois des émissions). L'Etat devrait également continuer de fixer lui-même le prix de l'électricité aux particuliers et aux petits consommateurs. Or l'intérêt d'EDF est 1 - de ne pas augmenter sa capacité en France et 2- de fixer ses prix au niveau du prix de revient de ses concurrents. En effet, tous les producteurs d'électricité nucléaire ont intérêt à ce que les capacités nucléaires ne suffisent pas à répondre à la demande d'électricité car, pendant les heures où il en est ainsi, le prix est fixé par les autres modes de production, qui sont beaucoup plus coûteux. L'intérêt d'EDF est donc complètement opposé à l'intérêt des consommateurs (un prix aussi bas que possible) et à l'intérêt du pays (la sécurité d'approvisionnement). Cette situation, tout à fait nouvelle en France, est lourde d'incertitudes inquiétantes. Nous aurons besoin d'électricité pour les véhicules hybrides rechargeables, pour produire du biocarburant en utilisant efficacement la matière organique, et aussi pour se chauffer avec un "chauffage hybride" combinant l'électricité et, pendant quelques centaines d'heures par an, le fioul ou le gaz : il suffira d'ajouter un ballon avec une résistance électrique à la chaudière au fioul ou au gaz qui équipe des millions de logements et de couper l'électricité pendant les heures où l'électricité coûte le plus cher. Ces besoins se chiffrent en dizaines de GW, c'est à dire environ un doublement de la capacité de production nucléaire, en trente ans. L'Etat saura-t-il imposer à EDF les investissements et les prix qui correspondent à l'intérêt des consommateurs et à celui du pays ? Pour l'instant, il n'en a pas pas fait la preuve. Eviter les réglementations qui obligeraient à faire des dépenses excessives L'Etat n'a pas le droit de produire des réglementations qui obligent à faire des dépenses inutilement élevées ni de subventionner des opérations inutilement coûteuses. Ce serait une atteinte injustifiée à la liberté individuelle. Or, sur l'isolation thermique des bâtiments, les intentions exprimées par le Grenelle de l'environnement sont tout à fait déraisonnables car beaucoup trop coûteuses. Il ne sert à rien de faire des travaux qui coûtent plus cher que les économies de chauffage calculées avec un fioul à 1000 €/m3 TTC ou un gaz à 80 €/MWh TTC. C'est du gaspillage car il serait possible de diminuer nos émissions pour moins cher. Les intentions du Grenelle de l'environnement, dont on trouve des traces dans un projet de loi, conduiraient l'Etat à financer des opérations qui ne seraient moins coûteuses que l'utilisation d'énergie fossile que si le fioul coûtait 2000 ou 3000 €/m3 TTC. Espérons que les députés sauront réagir ! Rappel (février 2012) : cette note étét écrite en juin 2008 - le niveau de prix de référence dépend du coût du biocarburant et du coût des batteries. S1 le coût du biocarburant est de 1000 €/m3 HT, le prix de référence est 1,8 €/l de carburant à la pompe ou 1400 €/m3 de fioul, 140€/MWh de gaz, TTC. |
Le
crash du marché européen du CO2
- mai 2006 Au début de mois de mai, en une journée, le cours du permis d'émettre du gaz carbonique a chuté des deux tiers de sa valeur. Certains en attribue la cause à l'une ou l'autre de ces deux informations, données la veille : l'une par l'observatoire de l'énergie du ministère de l'industrie montrant que la consommation d'énergie en 2005 n'avaiat pas augmenté et une autre relative aux émissions par les nouveaux membres de l'Union européenne, largement au-dessous de leur quota. Ces informations sont-elles la cause du crash ; ou bien les causes sont-elles plus profondes. En tous cas ce crash me réjouit car il démontre l'ineptie de ce marché, que j'avais analysée il y a près d'un an dans un article paru dans le Monde. Pour qu'un tel système fonctionne, il faut que trois conditions soient réunies : la profondeur temporelle, car en entreprise industrielle a besoin de vingt ans pour modifier ses émissions significativement ; l'existence d'une membrane qui permette de faire une différence entre les entreprises soumises à une contrante et celles qui ne le sont pas, sinon, les entreprises soumises à une contrainte arrêteront leur production au profit d'autres établissements industriels situés hors de ce périmètre ; l'Europe y aura perdu et l'atmosphère n'y aura rien gagné. La troisième est une bonne police. Admettons que la troisième condition soit remplie, aucune des deux premières ne l'est. Avec la hausse du prix du pétrole, le prix de marché du quota (jusqu'à 27 €/tCO2) fait monter le coût marginal de l'énergie si haut que certaines entreprises ne vont plus planifier d'investissement ; certes, aujourd'hi elles continuent de fonctionner mais si le marché avait une profondeur temporelle suffisante, elles auraient déjà vendu les quotas qu'elles n'utiliseront plus lorsque leurs machines devront être remplacées, ce qui aurait fait baisser le cours du quota. Ainsi, le cours du permis aurait diminué avec la hausse du prix du pétrole. Il augmentait, au contraire. Et les analystes, unanimes, vous disaient que c'était normal. Il a chuté. Peut-être, remontera-t-il. En tous cas il a montré son instabilité car il n'est fondé que sur des rumeurs ou des anticipations hasardeuses de ce que sera la politique des Etats. voir ici une analyse du marché de parties de quotas |
Un rapport de l'Assemblée nationale sur l'effet de
serre La mission présidée par M. Le Déhau a pris conscience de la gravité du changement climatique qui se prépare, si l'humanité n'y prend garde. On notera avec satisfaction que le rapport fait l'unanimité des membres de la mission d'information, toutes appartenances politiques confondues. Mais il ne présente pas un tableau d'ensemble de la producion et de la consommation d'énergie, ce qui empêche de se rendre compte des ordres de grandeur (la production de biogaz occupe autant de place que la production d'électricité nucléaire ou que la biomasse par exemple). Et le rapport fait complètement l'impasse sur les coûts. Il ne peut donc pas hiérarchiser les actions à mener pour diminuer les émissions. Par contre, il donne des informations très intéressantes sur l'action d'autres pays, note avec justesse que ces actions sont loin de répondre aux enjeux et prend position très nettement pour la création d'un impôt spécifique sur le contenu en carbone fossile des différentes formes d'énergie. Il dit aussi que le systèmes européen de permis négociables ne peut être maintenu que si est créée une taxe à l'entrée de l'Union européenne des produits venant de pays qui ne sont pas oumis aux mêmes contraintes - ce que nous avons écrit ici depuis longtemps. Pour prendre connaissance du rapport |
Le cours du pétrole atteint 75 $/bl. Ecrit en avril 2006 Le prix de l'essence à la pompe en France atteint 1,4€/l. Alors, les émissions françaises vont-elles être rapidement divisées par trois sans intervention particulière de l'Etat ? Non pour plusieurs raisons. Lorsque je dis que le prix du carburtant devra être porté à 1,4 €/litre, il s'agit du gazole, avec une TIPP qui est inférieure à celle de l'essence. Et, de plus, il faut ajouter l'effet de l'inflation depuis deux ans. Par ailleurs, je continue de penser que le prix du pétrole se stabilisra à un niveau largement inférieur à 75 ou même 60 $/bl. Mais il faut attendre pour cela que les producteurs de pétrole aient accumulé un montant de marge qui leur permette de financer de nouveaux équipements qui produiront un pétrole ou d'autres formes d'énegie pour moins de 35 $/bl puis que ces investissements soient réalisés. Il se peut que le prix monte encore, surtout si la tension avec l'Iran continue de s'aggraver. Mais à terme de dix ou vingt ans, ce pic de prix sera passé. Il n'y a donc rien à changer à ce que j'avais écrit il y a dix-huit mois. Comment la lutte contre l'effet de serre peut-elle profiter de cette flambée des prix du pétrole ? Nous pouvons réagir de deux façons : ou bien faire moins de voyages en voiture et diminuer la température de nos logements ; lorsque le prix baissera, nous reviendrons à nos habitudes antérieures. Ou bien nous équiper de chauffage au bois ou de pompes à chaleur, mieux isoler notre logement et acheter un voiture qui consomme beaucoup moins. Alors, lorsque le prix baissera, nous n'augmenterons pas nos émissions ; mais nous risquons de trouver que nous avons dépensé trop d'argent en investissement... ... sauf si nos dirigeants politiques nous disent qu'en cas de baisse du prix du pétrole, le prix à la consommation finale ne diminuera pas beaucoup car un impôt sur les énergies fossiles aura été institué ; il justifiera ainsi les investissements réalisés pour avoir moins besoin d'énergie fossile. |
Le conseil des ministres européen a décidé en mars 2005 de se donner comme objectif une réduction de 15 à 20 % des émissions européennes en 2020, c'est à dire dans quinze ans. Or, même si nous prenons de suite des mesures de fond qui permettent de diviser nos émissions par trois dans trente ans, d'ici quinze ans, elles n'auront peut-être pas diminué, comme on le montre ici. Est-il donc pertinent de se fixer des objectifs que l'on ne pourra sans doute pas atteindre alors que tout le monde s'accorde sur la plupart des mesures qu'il faut prendre de suite ? Voir ici les termes du débat . On devine les futures discussions et chicayas sur le
pertinence de l'objectif,
la répartition du fardeau entre les pays, puis sur toutes les
raisons
à invoquer pour expliquer que l'objectif ne pourra pas, ne peut
pas, n'a pas pu être atteint... |
La hausse
du prix
du pétrole
Quels enseignements pour préparer le long terme écrit en octobre 2004 et relu en septembre 2005 ... avec peu de changement ; avec quelques annotations ajoutées en août 2008 Une hausse durable ou passagère ? A la mi septembre, le cours du brent, qui sert de référence, dépasse 50$/bl. 65 $ en septembre 2005. Jusqu'à 130 $/bl en juillet 2008. Qu'en penser ? Selon certains experts le prix pourrait encore augmenter ; selon le gouvernement il reviendra vers 30$/bl. - en septembre 2005, le gouvernement dit qu'il pense que la hausse est durable, mais sans dire combien de temps. Selon les spécialistes, les capacités de production sont suffisantes pour répondre à la consommation mais la marge est étroite. Que veut dire "capacité de production" ? La capacité de production est la plus petite de toutes les capacités suivantes : extraction, tranport, par pipe ou par bateau, raffinage pour faire les différents produits, du kérosène des avions à l'essence, au diesel et au fioul. Il semble que la capacité de production est suffisante, même en tenant compte des difficultés rencontrées en Irak. En septembre 2005, compte tenu de la hausse de la demande chinoise, les capacités de production apparaissent insuffisantes, mais le pétrole existe bien pour répondre à la demande encore longtemps. Il est plus exact de dire que l'on peut prévoir la "fin du pétrole" mais ce sera un "non événement" puisque l'on produira alors du liquide à partir de charbon. Comme la marge entre capacité de production et demande est faible, par prudence ou par spéculation, certains opérateurs veulent se constituer des stocks ou les augmenter. Alors la demande est supérieure à la consommation et atteint les limites des capacités. Si quelques opérateurs prévoient que la consommation va augmenter ou que les troubles vont diminuer la capacité de production et que les prix, en conséquence, vont encore augmenter dans les mois qui viennent, ces opérateurs estiment qu'ils ont intérêt à acheter même à un prix supérieur à 50 $/bl. Il y a aussi ceux qui n'ont pas d'idée sur l'évolution des capacités ni de la consommation mais qui pensent que d'autres pensent que etc. C'est ainsi que se forment les "bulles spéculatives". Même si les quantités demandées qui "dépassent" la capacité de production sont faibles, le prix augmente et s'applique à l'intégralité des ventes indexées sur le marché spot. Jusqu'à quand ? La hausse des prix aura un effet sur la demande. D'abord cet effet sera faible car les consommateurs que nous sommes peuvent penser que la hausse ne durera pas. Puis, si la hausse promet d'être durable, les consommateurs s'adapteront. Dans un premier temps, ils diminueront simplement les quantités consommées sans changer leur équipement, puis ils s'équiperont pour avoir moins besoin de consommer de produits pétroliers (ou de gaz, car le prix du gaz suivra), mais cela prendra du temps. Si la capacité de production diminue, suite par exemple à des attentats, la situation pourra être durable et les cours pourront encore augmenter ; les consommateurs en seront informés et feront en sorte de diminuer leur consommation. De leur côté, les producteurs ont
certainement
commencé à faire ce qu'il faut pour augmenter leur
capacité
car il ne manque pas de pétrole et le prix de revient de
production
est très largement inférieur à 50 $/bl ! Rendu
à
nos ports, hors les impôts prélevés par les pays
producteurs,
il est très souvent inférieur à 10 $/bl. Que l'on
ne parle donc pas de pénurie. Il faut
aussi envisager que les pays producteurs de
pétrole prennent goût à cette situation de prix du
pétrole très élevé, qui déverse de
centaines de
milliards de dollars dans leurs caises et en même temps
ménage leurs
réserves de pétrole. Alors on sort des lois du
marché concurrentiel
auxquelles les gouvernements se fient peut-être un peu trop.
Si la capacité de production ne diminue
pas, a
fortiori si elle augmente après des investissements de
dégoulotage,
les cours retomberont au niveau jugé raisonnable par l'OPEP et
qui
faisait l'objet d'un consensus, c'est à dire autour de 30 $/bl,
peut-être même plus bas si tous ceux qui ont
constitué
des stocks ont besoin de liquidités. Que le court terme ne cache pas le long terme, mais l'éclaire Dans une perspective à long terme, il ne faudrait pas perdre de vue que le monde dispose de quantités très abondantes de carbone fossile - suffisantes pour satisfaire une demande croissante sur près de cent ans et deux ou trois fois trop abondantes si l'on veut effectivement lutter contre le changement climatique! Donc, à notre avis, en ce qui concerne la politique française de lutte contre l'effet de serre, cette hausse du cours du pétrole n'aura guère d'effet à échéance de 20 ou 30 ans sauf si elle fait réfléchir à un monde où l'on consommerait beaucoup moins d'énergie fossile et si elle fait prendre conscience qu'une augmentation voulue, progressive et prévisible du prix de l'énergie à la consommation finale est tout de même préférable à des hausses brutales et imprévisibles qui s'imposent à nous sans que l'on n'y puisse rien. Cette montée des
prix aurait
même un effet négatif si elle laissait
croire
que le jeu du marché serait suffisant pour lutter contre l'effet
de serre : au contraire une décision de principe pour une hausse
régulière et durable du prix à la consommation de
l'énergie fossile reste urgente pour que les acteurs s'engagent
réellement sur la voie d'une forte diminution des
émissions
de gaz carbonique. En 2008, aucune décision fixant
un prix minimum de l'énergie finale n'a encore été
prise. Sur les ordres de grandeur : des hausses imprévisibles et brutales ou une hause progressive et régulière ? Un baril vaut un septième de mètre cube. Une hausse de 20 $/bl (50 contre 30) soit 140 $/tonne ou encore 120 €/tonne représente environ 14 centime d'euro par litre de carburant soit, pour une voiture qui parcourt 15 000 km par an avec une consommation moyenne de 7 l/100 km une augmentation de dépense de carburant de 140 €/an, 12 € par mois. Nous faisons aujourd'hui l'expérience d'une hausse du prix du litre de carburant de 9 cme€ en six mois (de mars à septembre). Dans notre scénario de division par trois des émissions le prix à la consommation du litre de carburant augmente seulement de 1 cme€/an - pendant 30 ou 40 ans, c'est vrai, mais cela laisse le temps de se retourner. Un plan à long terme doit prévoir une augmentation des impôts. Aujourd'hui la TIPP sur les carburants couvre les effets externes de la circulation automobile sans compter l'effet de serre. Il n'y a donc aucune raison de diminuer la TIPP lorsque le prix du pétrole augmente. Il serait commode de distinguer un impôt qui tient compte de l'effet de serre. Celui-ci, qui s'ajouterait à la TIPP, pourrait être modulé en fonction du prix mondial de l'énergie de façon à atténuer l'effet de ses fluctuations sur le prix à la consommation finale pour que celui-ci augmente de façon régulière. Cela nous mettra à l'abi des fortes fluctuations. Ce sera appréciable car, même
dans une situation
d'abondance de carbone fossile, nous connaîtrons certainement
d'autres
chocs de prix, dont les causes seront non pas physiques (la
perspective
d'une pénurie) mais stratégiques. La hausse du prix sera utile si elle se répercute sur le prix de consommation. Certaines professions font valoir le
surcoût entraîné
par cette hausse. Soit ! Mais pourquoi ne le répercutent-elles
pas
directement sur les prix de vente de leurs produits plutôt que de
demander une aide publique qui en définitive sera
financée
par l'impôt, c'est à dire fera supporter ce surcoût
par tout le monde, même ceux qui ne consomment pas de leurs
produits
? On comprend que les professions les plus touchées souhaitent
amortir
le choc et étaler ses effets. Mais ne vaudrait-il mieux pas que
les consommateurs, par les prix, soient bien informés du
coût
de l'énergie ? Ils seront alors incités à mieux
l'utiliser.
Les compensations pourraient donc être utilement
accordées,
peut-être en référence aux consommations
passées,
mais non pas en référence aux consommations à
venir. Quelques commentaires sur les commentaires On entend souvent parler de pénurie de
carbone
fossile et très peu des possibilités de la biomasse et de
la surabondance de charbon.
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La Russie
ratifie le protocole de Kyoto
Est-ce important ? Oui puisque cela permet d'atteindre le seuil qui rend possible la mise en oeuvre le protocole de Kyoto. Mais il ne faudrait pas penser que l'on a fait pour autant un grand pas vers la victoire contre le changement climatique, loin de là ! Le principal mérite du protocole de Kyoto est d'avoir fait discuter tous les pays sur la question de l'effet de serre et d'en avoir convaincu quelques-uns de s'engager sur des quantités maximum d'émissions. Le principal risque du protocole de Kyoto serait de laisser penser que nous sommes sur la voie de résoudre la question. Kyoto prévoit une quasi stabilisation des émissions par quelques pays alors qu'il faut diviser les émissions totales par deux et que les pays dont les émissions augmentent le plus vite n'ont pris aucun engagement - et que celui qui émet le plus n'en a pas pris non plus. Par ailleurs, rien de sérieux n'a été décidé pour faire respecter les engagements. La Russie s'engage - fort bien. Mais à quoi au juste ? A limiter ses émissions à un niveau qui est largement supérieur à ses émissions actuelles ! En paraphant le protocole, elle acquiert la possibilité de "vendre" à d'autres pays la différence entre son droit d'émettre et ses émissions réelles. Sa signature lui ouvre donc la possibilité de recevoir des financements nouveaux et donne à d'autres pays la possibilité d'émettre plus que ce à quoi ils se sont engagés. A l'annonce que la Russie paraphera le protocole de Kyoto, il
y a donc
plusieurs réactions possibles... Pour notre part, nous pensons que pour contribuer à réduire les émissions mondiales, la politique la plus sage est d'agir par nous mêmes pour réduire nos propres émissions sans attendre de pouvoir nous appuyer sur des dispositifs multilatéraux incertains et fragiles. Et nous y trouverons d'autres avantages. Nous pouvons aussi proposer à d'autres pays de l'Union européenne des coopérations renforcées ; et l'Union pourrait proposer à de grands pays des coopérations stratégiques. Voir ici : la
France, agir seule ??
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