Paris - Copenhague
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Grenelle de l'environnement - nucléaire - régime de
l'électricité - relations avec les pays
en développement, gouvernance mondiale, européenne,
nationale, etc.
Une synthèse - septembre 2010 - les évaluation des prix et des coûts sont révisées début 2013 Pour la PPE de 2018 voir ici Voir aussi l'annexe de Moins de CO2 pour pas trop cher (2013)
Dans le monde L'accord de Paris de 2015 : en 2007, j'écrivais dans Trop de pétrole ! " Des engagement sérieux doivent pouvoir être contôlés dans le court terme. Comme les résultats de politiques sérieuses ne peuvent apparaître que dans le moyen et long terme, les engagements ne peuvent pas porter sur les résultats : ils doivent donc porter sur les moyens, c'est à dire les politiques et mesures" (p. 240). C'est ce qui a été négocié à Paris. Mais ce n'est certes pas la garantie que l'on réussira à limiter à 2°C la hausse de la température ! Après Copenhague : Un échec ? Comment peut-on avoir pensé que B. Obama se serait engagé sans avoir l'accord de son Congrès ? L'expérience de Kyoto est suffisante sans doute. Qui plus est, B. Obama était sur le point de faire adopter son grand projet sur le financement de la santé ; il n 'allait pas brusquer le Congrès ! Donc, comme il l'a reconnu lui-même, son engagement est en deçà de qui sera nécessaire. Sans engagement significatif des Etats-Unis, comment la Chine pouvait-elle s'engager ? Par ailleurs, on n'est vraiment pas clair sur ce que l'on peut légitimement attendre de pays qui émettent aujourd'hui deux fois moins que l'Allemagne par exemple, comme la Chine, six fois moins comme le Vietnam. Tant que l'on n'aura pas dessiné des trajectoires de développement des pays en développement, on parlera dans le vide. J'y ai travaillé avec le Vietnam ; le décalage avec nos discours de pays riches est impressionnant. Copenhague montre aussi que la voie d'une négociation à 200 pays dont l'objet est limité à l'effet de serre n'est sans doute pas la bonne. Il sera plus efficace de faire entrer le climat dans une négociations de portée générale entre quelques pays seulement. - voir ci-dessous, CO2 et géopolitique. L'épuisement des ressources fossiles ? Une grosse erreur. Pour éviter un réchauffement catastrophique, l'humanité ne devra pas consommer plus de la moitié des ressources en pétrole, gaz ou charbon accessibles à un prix qu’elle est prête à payer ; parler de l'épuisement des ressources fossiles c'est donc supposer que l'on a perdu la bataille contre l'effet de serre ; c’est aussi recommander aux pouvoirs politiques de laisser jouer les marchés concurrentiels (car un marché concurrentiel oriente efficacement l’utilisation de ressources limitées), ce qui nous conduirait à la catastrophe. Parler du « double défi » de l’épuisement des ressources fossiles et de la lutte contre l’effet de serre c’est donc recommander aux gouvernants tout à la fois de laisser jouer le marché et d’intervenir massivement pour ne pas consommer quelque chose d’accessible : une injonction contradictoire. Voir plus de développement ici. Lutte contre les émissions de CO2 et géopolitique : la régulation par la production bénéficie aux pays exportateurs (Russie, Iran, pays du Golfe, Australie notamment), la régulation par la consommation bénéficiera aux pays importateurs (Union européenne, Japon, nombreux pays en développement) ; les pays qui, ayant maîtrisé leur consommation, seront à peu près autonomes sont indifférents ( Etats-Unis, Brésil, Chine). De quel côté pencheront les pays à peu près autonomes ? Il me semble que c'est un enjeu énorme des prochaines années. Question angoissante : quelle sera la position de l'Union Europénne, de la France dans le rapport en force entre grandes puissances ? Il ne suffira pas de faire de beaux discours ni de prétendre donner l'exemple ! Voir "la nouvelle géopolitique du carbone" (Esprit juin 2010) et ce que nous disons sur ce site. Le coût, le prix, la valeur du CO2 ? En théorie, cela a un sens : c’est le coût des dommages et celui-ci, dans une situation optimale où les marchés de l’énergie seraient parfaits, est égal au coût du CO2 évité. En pratique, le prix ou le coût du CO2, c'est n'importe quoi ! Les valeurs avancées vont de quelques dollars à plus de 150 $ par tonne de CO2. En pratique, la régulation sera faite en se donnant des limites quantitatives d'émission : pour le monde dans son ensemble (une divisions par deux d’ici 2050 ?), ou par pays, ou par entreprise, ou par groupe d'entreprises. Chaque fois que l'on évite des émissions, il y a un coût du CO2 évité (c'est ce que l'on dépense de plus pour éviter l'émission). Ce coût dépend du prix payé pour la consommation d'énergie fossile : il est plus faible si le prix de l'énergie fossile est plus élevé. Là où il y a une limite d'émission, pour respecter la limite, il faut mener des actions qui évitent des émissions. Le "coût du CO2" est le coût du CO2 évité par la plus chère de ces actions. Le coût du CO2 dépend donc du prix payé pour consommer l'énergie fossile, ce que (à peu près) personne ne dit. La lutte contre l'effet de serre ne peut se faire qu'avec une bonne gouvernance de l'énergie. Cela montre les limites de négociations qui ne portent que sur les émissions. Voir plus de développement ici. Voir aussi les implications géopolitiques.La régulation des émissions sera faite par les pays consommateurs - c'est ce que tout le monde dit ; est-ce si sûr ? On se réfère à qui mieux mieux au principe du pollueur payeur. Certes, le consommateur "paiera" plus cher que le coût de production. La différence est ce qu'on appelle une "rente". Cette rente est créée par le fait qu'il ne faut pas consommer tout ce qui est accessible. Qui empochera cette rente ? Si le prix de l'énergie fossile est égal à son coût de production et si la régulation est faite par les pays consommateurs, ce son eux qui garderont la rente, avec un impôt sur la consommation d’énergie fossile. Si la régulation est faite par les pays producteurs, ce sont eux qui récupèreront cette rente, soit par un impôt « à la source » soit en contingentant la production. Enjeu : 400 à 600 $ par tep pour 10 milliards de tep soit 4 000 à 6 000 milliards de dollars chaque année. Voir aussi la nouvelle géopolitique du carbone (Esprit, juin 2010). On en avait déjà parlé dans Trop de pétrole ! Si la
régulation se fait par les pays producteurs d'énergie
fossile, il n'y
aura plus de "marché de carbone", la valeur du CO2 sera nulle
- donc
également l'aide apportée par le mécanisme de
développement propre (MDP)
par les pays développés aux pays en développement.
Le prix de l'énergie fossile
montera au niveau qu'il faut pour que la consommation soit égale
à l'offre.
Pour avoir une aide financière, les pays en développement
devront donc se
tourner vers le pays producteurs. Le
mécanisme de développement propre (MDP) - ou comment
enrichir les
spéculateurs aux dépends des pays en développement
: un projet MDP mené
dans un pays en développement génère un titre qui
permettra à une entreprise ou
un Etat dont les émissions sont limitées d'émettre
un peu plus. Comme le MDP a
démarré avant les marchés de CO2, la
spéculation est inévitable, la valeur des
titres MDP augmentera. C'est à dire que les consommateurs ou les
contribuables
des pays développés dépenseront beaucoup plus que
l'argent qui arrivera dans
les pays en développement. Ce ne sera pas la première
fois que des spéculateurs
s'enrichiront au nom de l'aide au développement ! Et c'est Kyoto
et Copenhague
qui organisent cela sous la pression de la finance internationale. La
spéculation est inévitable ; faisons au moins en
sorte que le produit de la
spéculation reste dans des caisses publiques ! C’est
possible en combinant
aide au développement et aide à la lutte contre les
émissions de CO2. Distinguer
ce qui est utile et ce qui est trop coûteux : il existe un
critère simple et indépendant du prix de l'énergie
fossile : quand une limite
d'émission est fixée, une action est trop coûteuse
si l'on peut respecter cette
limite avec des actions moins coûteuses. La plus coûteuse
des actions utiles
est moins coûteuse que ce que coûterait la consommation
d'énergie fossile si
son prix était à un certain niveau - et ce niveau ne
dépend pas du prix réel de
l'énergie fossile. Il y a donc un critère d'action utile
chaque fois qu'il y a
une limite d'émission ; le voici : faites tout ce qui
coûte moins cher que
ce que coûterait l'utilisation de fioul s'il était
à FFF €/m3, de gaz si il
était à GGG €/MWh, de carburant s'il était
à CCC €/MWh. Comment agir contre
l'objectif de réduction des émissions ? En menant des actions inutilement
coûteuses : obliger à
racheter le photovoltaïque 400 ou 600 €/MWh , 10 à 15 fois
plus cher que l'électricité nucléaire ; obliger
à réduire la consommation d'énegie de chauffage
sans compterle coût marginal
qui devient très élevé pour les derniers KWh. Avec
les mêmes sommes, il serait possible d'éviter dix
fois plus d'émission de CO2 avec des travaux d'isolation peu
coûteux ou avec des réseaux de chaleur chauffés
à la biomasse, ou avec des véhicules hybrides
rechargeables par exemple. Pour qu'un marché de permis
d'émettre du CO2 donne de bons résultats : trois
conditions doivent être réunies. Il faut que les
structures du marché soient fixées sur une longue
durée, assez longue pour que les décisions prises pour
diminuer les émissions aient le temps de faire sentir leurs
effets, ce qui demande une trentaine d'années. Deuxième
condition : il faut une fontière autour de ce marché pour
que les entreprises qui y participent soient protégées de
la concurrence inégale des entreprises qui ne sont pas soumises
aux mêmes contraintes. Enfin, il faut une bonne police de
marché. Voir par exemple cet
article dans Le Monde. Sur
un marché bien conçu, le coût de l'énergie
pour un acteur du marché dépend de la contrainte et des
dépenses à faire pour moins consommer d'énergie
fossile ; il est indépendant
du prix du pétrole.
Quels sont les marchés de
permis
d'émettre du CO2 pouvant donner de bons résultats ? Le
marché européen a une bonne police mais n'a pas une
visibilité suffisamment longue et n'est pas
protégé d'une concurrence inégale ; un
marché entre nations n'aura pas de police efficace ; il pourrait
y avoir des marchés sur une base volontaire, entre entreprises
de tout pays appartenant à un même secteur professionnel
(la chimie, la sidérurgie, la cimenterie, etc.) à
condition que la police soit assurée par les Etats et que tous
les Etats s'accordent pour que les participants au marché soient
prétégés de la concurrence des entreprises qui n'y
participent pas (il suffirait de créer un droit égal au
cours du CO2 sur ce marché). Il
ne peut donc pas y avoir de marché de permis d'émettre
sans l'implication de l'OMC.
En
France, l'Etat chef d'orchestre se trompe (parfois) de partition et ne
nous donne
pas
le "la" : on nous parle d'économiser l'énergie ;
erreur de
partition : le vrai but est d'éviter des émissions de CO2
; pour cela il
arrivera qu'il soit nécessaire de consommer davantage
d'énergie. Et l'Etat ne
nous donne pas de critère qui permette de distinguer ce qui est
utile de ce qui
est trop coûteux. Qu'attend l'Etat pour nous donner un
critère d'action
utile ? Qu'attend l'Etat pour nous donner les valeurs de
référence du prix du fioul, du gaz et du carburant - voir
ci-dessus ? A mon
avis (2013), pour la France le critère de coût de la
bonne action
climat est celui-ci : "faites tout ce
qui serait économiquement intéressant si le fioul
coûtait 1400 €/m3TTC,
le gaz 140 €/MWh et le gazole 1,8 ou 2 €/l TTC, en commençant
par ce
qui coûte le moins cher". Ces valeurs
correspondent environ à un pétrole à 170
$/bl
(avec un euro à 1,3 $), ce qui ne veut certes pas dire qu'il
faut attendre que le pétrole soit à ce prix pour agir ! A
contraire, diminuons notre demande pour peser sur le prix du
pétrole et pour ne pas trop souffrir si le prix du
pétrole montait. Pour la biomasse, il y a un second
critère : la bonne utilisation du sol : éviter plus de 10
tCO2 par hectare et par an.Lire un
article paru dans les Echos en avril 2010 : enfin une solution pour
diminuer nos émissions de CO2. Pourquoi l'Etat ne nous donne-t-il pas de critère d'action utile ? Serait-ce qu'il serait alors obligé de refuser de se plier aux groupes de pression : éolien, biocarburants, photovoltaïque, adeptes de l'isolation thermique totale indépendamment du coût ? On peut agir efficacement contre la réduction des émissions : il suffit de ne pas choisir les actions les moins coûteuses : en effet, si l 'on choisissait les solutions les moins coûteuses, avec les mêmes moyens financiers il serait possible de réduire davantage les émissions. Quoi
que l'on fasse par ailleurs, une tranche nucléaire EPR de plus,
c'est 8
millions de tonnes de CO2 de moins : le nucléaire ce n'est
pas moins
d'isolation thermique ou moins de biomasse ; c'est moins de CO2. Voici
le calcul : un réacteur de 1,6 GW produit 13 TWh
électriques ; il remplace une centrale au charbon ou au gaz qui
aurait consommé 26 à 30 TWh thermique et aurait
émis 6 ou 10 MtCO2 La loi NOME, nouvelle organisation du marché de
l'électricité : dans la situation actuelle, sous
la pression de la Commission, la loi NOME est un moindre mal. Notons
qu'elle maintient le tarif public à la consommation finale et
qu'elle an ajoute un autre, à la sortie des centrales
nucléaires. Des fournisseurs pourront vendre de
l'électricité nucléaire qu'ils n'ont pas produite
ni financée. Vont-ils s'approprier la rente nucléaire, ce
qui serait injsute ? La loi essaie de l'éviter. S'il y a une
rente, il faudra la récupérer par un impôt. Tout
cela sent le bricolage (le dire n'est pas critiquer ceux qui s'y sont
livrés). Il serait tellement plus simple d'avoir un
acheteur-vendeur unique d'électricité ! Voir ici la politique de l'électricité.
Un impôt
dépendant ou indépendant du prix du pétrole ? Le
"coût du CO2" est
parfois vu comme le coût des dommages (donc indépendant du
prix
du pétrole) ; mais il est légitime d'ajouter le
coût des dommages au prix de l'énergie seulement si
celui-ci est égal à son coût de production, ce qui,
dans la pratique, n'est pas le cas. On dit aussi qu'un impôt dans
les pays consommateurs aura un effet sur le prix du pétrole ; il
ne faut donc pas le diminuer lorsque le prix du pétrole
augmente. Mais, à mon avis, le prix de l'énergie fossile
sera le
résultat de rapports de forces entre puissances politiques, ce
qui
va bien au-delà de la politique de réduction des
émissions de CO2 (voir ci-dessus).
Le prix de l'énergie sera une
donnée "exogène" à la politique climat. L'impôt
CO2 devrait avoir pour fonction d'augmenter progressivement le prix
à
la consommation finale du gaz, du fioul, du carburant (et de
l'électricité
produite à partir de gaz ou de charbon), pour les porter
jusqu'aux niveaux
qui permettent de respecter la limite d'émission. Vu ainsi,
l'impôt CO2
dépendra
donc du prix mondial de l'énergie fossile. Mettre
en balance nucléaire et éolien c'est ignorer les ordres
de grandeur ; c'est donc une erreur de
jugement. L'alternative
est entre nucléaire et charbon ! Même fortement
développé l'éolien ne
pourrait couvrir qu'une toute petite partie de nos besoins : 20
GW
installés remplaceraient 3 tranches nucléaires EPR, moins
que la capacité de la
centrale de Pallueis, une centrale que n'on ne voit pas à une
distance de 200
mètres ! De plus, l'éolien sur terre coûte deux
fois plus cher que le nucléaire
; en mer trois fois plus cher. Moins de nucléaire, c'est plus de
charbon ; l'électricité au charbon pollue ou, avec
séquestration du gaz carbonique, coûte deux ou trois fois
plus cher que le nucléaire. Le photovoltaïque, un caprice de gosse
de riche. La
production d'électricité à partir de soleil fera
certainement des progrès (par photovoltaïque ou
concentration de chaleur) ; il
faut financer de la recherche pour faire baisser les coûts mais investir
aujourd'hui dans le photovoltaïque (payer 600 €/MWh - prix de
rprise en 2009 pour le PV intégré au bâti -une
électicité dont le coût
de production par le nucléaire est inférieur à 60
€/MWh) est un
gaspillage
inacceptable, une insulte aux pays en
développement. Prix de reprise de l'électricité,
subventions et crédits d'impôts sont inadmissibles. Le
voltaïque coûte en un an aussi cher que le coût total
de la construction d'une centrale nucléaire qui produirait
autant d'électricité. Le récent rapport
du CGIET
de de l'Inspection des finances rédigé en 2010
calcule qu'au rythme actuel, le
surcoût payé par les consommateurs
d'électricité serait de 90 milliards d'euros en quarante
an ! Ses propositions limiteront la "casse" à 30 ou 40 milliards
sans doute. C'est encore beaucoup trop d'autant plus que le rapport
confirme que le photovoltaïque
en France aujourd'hui ne sert à rien. Imposer une limite de consommation par les logements de 50 KWh/m2/an d'énergie primaire : le mieux est l'ennemi du bien, ici pour plusieurs raisons. 1- l'objectif recherché est de dimimnuer la consommation d'énergie fossile, non pas la consommation d'énergie ; l'électricité nucléaire n'émet pas de CO2 ; elle coûte bon marché ; or pour respecter la règle (qui porte sur l'énergie primaire), il faudrait compter trois unités d'énergie pour une unité d'énergie consommée. Cela ne correspnd à aucune réalité économique ni environnementale puisque l'énergie "primaire" (qui est ici de la chaleur de fission nucléaire) ne coûte partiquement rien et ne crée pas de dommages. 2- Plutôt que de fixer une limite quantitative, il faudrait se fixer un critère de coût ; en effet obliger à prendre des décisions inutilement coûteuses, c'est attenter outrancièrement à la liberté individuelle, et c'est agir contre l'objectif de réduction d'émissions puisque avec les mêmes sommes on n'évitera pas autant d'émission que possible ; c'est aussi construire moins de logements. A mon avis, le coût marginal de l'énergie fossile évitée ne devrait pas être supérieur à 140 €TTC/MWh. Dire
qu'une centrale nucléaire n'est justifiée que si elle
fonctionne "en
base", c'est à dire presque sans arrêt est
une grossière erreur : en
tenant compte de l'effet de serre,
une centrale nucléaire exixtante qui ne fonctionnerait que 3000
heures
dans l'année (soit
moins de 40 % du temps) serait préférable à une
centrale au gaz ou au charbon
qui fonctionnerait également 3000 heures dans
l'année. voir
aussi "qui ne veut pas davantage de
nucléaire ; étranges convergences". On
peut voir aussi la politique de
l'électricité. En France, augmenter la
capacité nucléaire. Même en faisant beaucoup
d'économie d'énergie, si l'on cherche à produire
de lélectricité au moindre coût, pour
répondre
à la demande - pompes à chaleur, chauffage et eau chaude
électriques hors périodes
de pointe, véhicules électriques et
biénergie, production efficace de
biocarburant avec énergie extérieure, transferts de
procédés industriels vers
l'électricité - la capacité
nucléaire devra être augmentée
de 50 % en trente ou quarante ans. Il suffira pour cela de
remplacer nombre pour nombre les centrales existantes. Mais de tout
côté on
trouvera des gens qui ne veulent pas d'une augmentation de la
capacité nucléaire et l'on
découvre de curieuses convergences qui donnent à
réfléchir : par exemple un opposant au
nucléaire mène au nom de sa vision de la morale un
combat qui enrichit le gestionnaire de fonds carbone. Biomasse chaleur ou biocarburant ? La meilleure utilisation de la biomasse est aujourd'hui de la brûler pour le chauffage : inserts, chaufferies collectives, réseaux de chaleur : l'effort demandé aux automobilistes devrait donc être employé pour augmenter l'utilisation chaleur de la biomasse pour remplacer du fioul qui est du carburant ; aujourd'hui la production de biocarburant est du gaspillage. Lorsque les possibilités d'utilisation de la biomasse comme source de chaleur seront exploitées, on pourra produire du biocarburant avec de nouveaux procédés qui permettent d'utiliser toute la biomasse (biocarburants de "seconde génération"). Voir ici. Il serait possible de remplacer 40 % de notre consommation actuelle de carburant avec du biocarburant en améliorant la situation environnementale - selon une étude faite par l'IDDRI et publiée dans les cahiers du CLIP de septembre 2009 on peut envisager une production de 90 millions de tonnes sèches de biomasse agricole et de taillis à courte révolution ; le choix des cultures et des essences et les rotations de culture permettront d'améliorer la situation environnementale par rapport à aujourd'hui (consommation d'eau, nitrates et phytosanitaires). Cette étude suppose que le biocarburant sera produit sans apport d'énergie externe. Avec apport d'énergie externe la production de biocarburant peut dépasser 20 Mtep, soit 40 % de la consommation actuelle. L'équilibre entre biocarburant et propulsion électrique pourrait limiter les besoins en biocarburant à 14 Mtep. Voir le nouveau scénario de référence. Il sera possible de produire plus de biocarburant sans augmentation de la capacité nucléaire si l'on utilise les capacités de production disponibles hors saison froide. Une Europe de l'énergie : comme la situation est différente d'un Etat membre à l'autre et comme l'énergie est une affaire qui concerne la sécrité publique et les affaires étrangères, une "Europe de l'énergie" peut se construire sur le même mode que l'Europe de la défense ou l'Europe de Schengen - avec les "coopérations structurées" prévues dans le traité de Lisbonne. Voir ici . Et quelle sera la place de l'Union eurropéenne dans une vaste négociation entre grandes puissances ? Quelques mots sur la morale : la morale dépend du statut de l'acteur. Peut-on parler de morale sans "faire la morale " ? Essayons. Une même personne peut être dans deux situations différentes, ce qui ne simplifie pas le tableau. - Le monde en général (autrement dit « l’humanité ») cherchera à éradiquer la grande pauvreté, à éviter les conflits et à ne pas rendre difficile la vie des générations suivantes. - Une entreprise doit chercher à faire du profit en respectant la loi. - Un Etat poursuit les objectifs d'intérêt général (sécurité publique, ordre public, santé publique, cohésion et solidarité sociales, justice, etc.) en portant atteinte aussi peu que possible à la liberté individuelle et il organise et fait respecter un cadre qui permet aux acteurs privés d'agir efficacement et dans le sens de l'intérêt général ; l'Etat doit souvent prendre des décisions dans l'incertitude ; un Etat s'engage auprès du monde en général et doit respecter ses engagements. - Un scientifique vérifie l'exactitude de ses affirmations, fait part de ses incertitudes. - Un journaliste vérifie l'exactitude de ses propos, cite ses sources, montre les ordres de grandeur pour que chacun connaisse l'importance pratique des faits qu'il rapporte. - Un analyste ou un consultant essaie d'avoir un raisonnement qui se tient, essaie de convaincre mais ne cherche pas à complaire au politique ni à trouver à tout prix de bonnes raisons aux décisions de celui-ci. - Un groupe de pression non lucratif affiche clairement ses positions de principe, met légitimement l'accent sur certains faits plutôt que sur d'autres mais respecte les ordres de grandeur et respecte les faits, y compris ceux qui ne vont pas dans le sens de son plaidoyer. - Une personne privée respecte la loi et se conforme à sa morale personnelle sur laquelle il n'y a rien à dire tant qu'elle respecte la loi ; elle peut avoir conscience que son action individuelle n'a aucun effet mais la décider tout de même selon le principe de Kant. Une même personne se trouve souvent dans plusieurs situations. Un scientifique qui s'est engagé en politique doit, en tant que scientifique, mettre l'accent sur les incertitudes et, en tant que politique, éviter que l'incertitude empêche la prise de décision. Un responsable d'ONG qui est en même temps gestionnaire de fonds carbone voudra, en tant que gestionnaire, faire fructifier son fonds et, comme responsable de l 'ONG, montrer les effets funestes de la spéculation. Un analyste qui veut donner des conseils au politique risque de présenter des "analyses" faciles à comprendre mais erronées. Les ONG, formées de personnes privées, pourraient être tentées de rendre obligatoire la morale privée des leurs animateurs. Un journaliste, qui a sa part dans le résultat économique du journal, peut être tenté de ... Si une personne confond ses propres rôles, le risque existe d'incompréhensions et de dérapages. |